Auteur-compositrice-interprète franco-britannique, Emily Loizeau nous gratifie de sa présence assez exceptionnelle en Belgique dans un lieu qu’elle affectionne particulièrement.
Elle porte bien son nom, l’oiseau revenant comme un thème récurrent dans presque toutes ses chansons. Haute comme trois pommes, se promenant pieds nus sur scène, elle meuble les vides avec un humour décapant inversement proportionnel à sa taille de moineau. Elle nous fait voyager dans son univers à la fois fragile et poétique, autant musicalement que dans ses textes, avec une voix incroyable et puissante pourvue de vibrations mélodieuses avec de très jolis trémolos ; tantôt forte, tantôt douce mais toujours empreinte d’une réelle sensibilité qu’elle arrive à nous transmettre sans peine. Elle chante aussi bien en français qu’en anglais et parfois mélange les deux langues au sein d’un même titre et reprend aussi une chanson de Dalida Gigi, avec une chouette french touch façon Emily Loizeau.
Et le résultat est là, on en redemande encore et sans arrêt. La magie opère dès qu’elle pose les mains sur le clavier de son piano et la chair court le long de l’épine dorsale pour se disperse dans tout le reste du corps. Les chansons qu’elle interprète sont tristes ou gaies dans leur exécution musicale donnant du peps à des textes parfois sombres.
Le violoncelliste qui l’accompagne, et dont on n’a malheureusement pas retenu le nom, po-prouve sa maîtrise totale en tirant des notes que l’on ne croyait pas faisables avec un violoncelle : cithare, tapping, crincrin à l’agonie, loop, et même son d’ « antique » boite à musique. », tout en donnant le tempo avec adresse dans une belle rythmique. Bref toutes les techniques y passent.
Cela se sent que ces deux musiciens se connaissent et collaborent ensemble depuis longtemps parce qu’ils communiquent énormément. Par la musique, ils partagent leur connaissance et leur amour de la musique, chacun s’essayant sur l’instrument de l’autre.
Un concert magnifique et inoubliable. On en tremble encore !