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    Children of Nowhere au Festival de Liège

    Texte et mise en scène de Fabrice Murgia, avec Viviane de Muynck, Lore Binon, quatuor de violoncelles de Ensemble Aton’ & Armide

    Les 14 et 15 février à 20h15 au Manège dans le cadre du Festival de Liège

    Après La Imaginacion del futuro de la compagnie chilienne Re-sentida, c’est au tour de David Murgia de s’intéresser à la politique chilienne des années 70. Cependant, le jeune metteur en scène aborde la question sous un angle différent, plus posé, centré sur l’émotion et l’intime. Alors que La imaginacion del futuro utilisait son histoire passée pour parvenir à une analyse politique explosive de la société chilienne actuelle, la pièce de Fabrice Murgia Children of Nowhere rejoint plus une logique de devoir de mémoire comme le faisait déjà, sur le même sujet et au même festival, Villa + discurso de Guillermo Calderon, il y a deux ans d’ici.

    Chacabuco… ce nom ne vous évoque probablement rien comme à la plupart des européens. Il marque pourtant un point noir dans l’histoire de l’Homme. Au cœur du désert chilien d’Atacama se situe les ruines de la cité minière de Chacabuco. Abandonnée de tous suite à une crise de salpêtre, elle fût transformée sous la dictature de Pinochet pour devenir un camp de concentration. Elle porte aujourd’hui la trace de ses fantômes passés, ceux de 1800 prisonniers politiques. S’inscrivant dans la lignée de Ghost Road (série de spectacles mis en scène par Fabrice Murgia et tournant autour de la thématique des lieux abandonnés par l’homme), Children of Nowhere conte l’existence de ce camp de concentration chilien mais surtout l’exil de milliers de Chiliens sous le régime de Pinochet et les conséquences de ces événements sur leur vie actuelle. Pour cela, Murgia invite les non-dits à remonter à la surface afin de permettre à tous de se souvenir.

    On retrouve bien évidement la touche assez unique de Murgia dans cette nouvelle pièce. La scène est travaillée de façon multidisciplinaire tout en réservant une grande part à la vidéo. Celle-ci s’affiche dans un jeu de transparence, de couches et de superpositions pour nous offrir le discours d’anciens prisonniers politiques, le point de vue des chiliens d’ici mais aussi les images de ce camp aujourd’hui abandonné. L’actrice principale, Viviane De Muynck, est accompagnée sur les planches par quatre jeunes violoncellistes de Aton’ & Armide et par la magnifique voix de la chanteuse lyrique Lore Binon. Malheureusement, le rythme ne s’y trouve pas et le monologue continu demande d’être presque uniquement dans l’écoute, le jeu n’étant pas assez vivant pour l’emporter. La pièce se termine cependant par un véritable appel, un cri qui exprime un désir de vivre, une nécessité actuelle de changement auquel Murgia invite le citoyen à prendre part… Un petit peu de « Tout autre chose ».

    Photo: © Elisabeth Woronoff

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