La nouvelle comédie de Dominique Farrugia, Bis, propose un retour dans le passé pour un duo d’acteurs inédit composé de Kad Merad et Franck Dubosc. À l’occasion de la sortie du film, l’ancien Nul nous a reçus pour évoquer ses jeunes années, revenir sur sa relation avec Franck Dubosc et parler d’une comédie moins drôle mais plus sensible que les précédentes.
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Bis a pour thème le retour dans le passé. Quel message se cache derrière cette thématique souvent exploitée ?
Dans le film, Eric (interprété par Franck Dubosc) et Patrice (Kad Merad) vivent des vies totalement opposées. Des vies qui s’enlisent et qu’ils s’envient l’un l’autre pour différentes raisons. L’un a envie de casser la routine pour retrouver plus de folie dans son quotidien, alors que l’autre voudrait se poser, se ranger. En retournant dans le passé, en 1987, ils ont l’occasion d’échanger leurs vies. Alors la question principale que pose le film est de savoir si, en revenant à dix-sept ans, il est encore possible de changer de vie, de réécrire son histoire.
Et si, comme ces personnages, vous pouviez changer de vie ? Si vous aviez droit à une deuxième chance ?
J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. Mais si je pouvais juste changer quelque chose, j’essayerais de rencontrer ma femme plus jeune. Je l’ai rencontrée à quarante ans. J’aurais aimé la rencontrer à trente, peut-être qu’on aurait fait des enfants plus tôt.
Quels souvenirs gardez-vous de vos dix-sept ans ?
J’avais une bonne bande de potes avec qui je m’amusais beaucoup. On passait nos vies au cinéma, dans des pauvres fêtes dans lesquelles nous n’étions pas invités. On draguait. Même s’il faut dire qu’à l’époque, je n’étais pas vraiment un grand tombeur…
Vous aspiriez à quoi lors de cette période de votre vie ?
À dix-sept ans, j’aspirais simplement à sortir du trente-cinq mètres carrés dans lequel je vivais avec mes parents. J’étais à mille lieues de penser à me lancer dans la comédie à cette époque. Je venais juste d’arrêter mes études et j’étais coursier. Bien sûr, j’avais des rêves. Je voulais être musicien. Faire du rock. Mais ce n’était qu’un rêve, bien loin de la vie modeste qui était la mienne.
Contrairement à Kad Merad, Franck Dubosc est l’un de vos amis de longue date avec qui vous aviez déjà beaucoup travaillé par le passé…
J’ai produit le premier spectacle de Franck il y a plus de vingt ans. On a joué des sketchs ensemble sur Comédie à plusieurs reprises. En 2011, je l’ai aussi fait tourner pour la première fois dans un de mes films, Le Marquis, qui reste un excellent souvenir de tournage même si le film n’est pas entièrement réussi…
Cela vous semblait logique de lui attribuer un des rôles de ce duo ?
Pas tout de suite, non. Ce n’est qu’à partir d’un certain moment de l’écriture que j’ai pensé à lui. J’ai alors voulu réécrire le rôle d’Eric pour Franck. J’avais peur qu’il me dise non, bien sûr, mais je me suis lancé. C’est quelqu’un que j’aime et avec qui j’aime travailler. Je voulais vraiment qu’il participe à cette aventure qui était très différente de ce que j’avais pu faire avant.
Franck Dubosc dit de Bis que c’est votre film le plus personnel. Qu’en pensez-vous ?
C’est en tout cas le film que j’avais envie de faire. Et c’est vrai qu’il y a une grande part de moi dedans. On peut donc dire que c’est un film très personnel. Comme Eric dans le film, je dormais au-dessus du restaurant de mes parents dans le neuvième arrondissement de Paris. Comme lui, je n’osais pas toujours parler à mon père… Et puis il y a des questions, plus profondes, que soulève le film. Des questions très importantes pour moi.
Lesquelles ?
Est-ce que, quand vous pensez avoir rencontré la femme de votre vie, c’est la bonne ? Est-ce que vous allez la garder ? Et si c’est la bonne, comment allez-vous faire pour la garder ? Après, autour de ces questions, j’ai rajouté toutes sortes de conneries pour faire rire les gens. Jusqu’ici ça a l’air de fonctionner, je suis plutôt content.
Propos recueillis par Florian Donnet