auteur : Chris Weitz
éditions : Le Masque
sortie : janvier 2015
genre : uchronie, post-apocalyptique
Dévasté par un virus mortel qui a anéanti toute la population à l’exception des adolescents, New York n’est plus guerre la ville de tous les possibles. Elle est un lieu hostile dans lequel l’électricité, l’eau courante, les transports et Internet ne sont plus que de lointains souvenirs. Privés de tous leurs repères, les adolescents n’ont plus aucune perspective d’avenir. Le jour de leurs 18 ans, à l’aube de l’âge adulte, le virus commencera à avoir de l’effet et les tuera en quelques heures.
En attendant cette mort, différentes tribus se forment aux quatre coins du territoire. Parmi celles-ci, il y a les Washington Square dont Jefferson est le leader. Lors d’une expédition avec Donna dont il est secrètement amoureux, les choses tournent mal. Ils se retrouvent dans une embuscade dont ils parviennent, heureusement, à s’échapper ; pourtant ce n’est que le début de leur périple à travers Manhattan pour retrouver l’origine du virus et l’antidote qui permettra de soigner la maladie.
Avec The Young World, Chris Weitz, à l’origine scénariste et producteur (Twilight, chapitre 2 : Tentation, Pour un garçon, American Pie,…), signe son premier roman. L’intrigue aurait pu être plus originale. Une histoire post-apocalyptique où toutes les règles de bienséances ont disparu pour ne laisser place qu’à la loi du plus fort n’est pas chose neuve. Pourtant, au fil des pages, on se retrouve malgré nous attirés par la suite des événements. On sent la tension monter doucement, mais elle n’atteint jamais un niveau assez élevé pour nous captiver totalement.
Ce sont, tour à tour, Jefferson et Donna les narrateurs. Jefferson est organisé et méticuleux. Il résout les problèmes grâce à son habileté de négociation et il croit dur comme fer que le monde à encore un avenir. Puis, il y a Donna, beaucoup plus pessimiste. D’une certaine manière, elle se refuse à vivre car elle se sait condamnée. Cette double narration est intéressante et rend la lecture agréable. D’ailleurs, sans cette variation de point de vue, on se serait lassés des caractères un brin trop stéréotypés.
La fin est très soudaine et peu fondée. Elle donne l’impression que l’auteur a voulu contenir son histoire dans un nombre précis de page et ne surtout pas le dépasser de peur de perdre du lectorat pour cause d’un livre plus long. Il met donc fin à son récit en quelques lignes et tant pis si, dans la foulée, il perd sa logique et sa crédibilité.