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    La guerre des marmottes

    Dans nos contrées, à la Chandeleur, on fait des crêpes. Mais aux États-Unis et au Canada, on célèbre le Jour de la marmotte (Groundhog Day). Le principe est simple : on chahute une pauvre marmotte qui roupillait tranquillement dans son trou pour la faire sortir. Si à sa sortie, elle voit son ombre et s’en effraye, l’hiver sera encore long. Si au contraire, elle n’aperçoit pas son ombre et s’en va tranquillement renifler les pissenlits, alors l’hiver sera écourté.

    Plus divertissant que de faire coller les crêpes au plafond, le Jour de la marmotte est un évènement que chaque ville essaie plus ou moins de s’approprier, à l’instar des bookmakers animaliers à la veille d’un match de coupe du monde de football.

    Mais depuis 1993, et un certain film nommé Un jour sans fin, la marmotte star est devenue celle de Punxsutawney en Pennsylvanie, la bien-nommée Phil. Dès lors, les Chuck, Willie, Chukles, Willow et autres, ont été reléguées au second plan.

    Mais voilà, comme il s’agit là d’une coutume scientifiquement stérile, les marmottes se contredisent à seulement quelques kilomètres de distance. C’est ce qui est arrivé le 2 février dernier. Alors que Phil de Punxsutawney a annoncé un hiver long, Chuck de New York a prédit exactement l’inverse. Malaise dans le milieu des rongeurs.

    D’autant que Chuck est considéré par ses pairs comme une pâle copie du vrai Chuck, décédé l’an dernier après avoir chuté des mains du maire Bill de Blasio. Une affaire qui avait fait grand bruit dans les rues de Big Apple.

    Malgré les contradictions, aucune bête n’est décédée cette année mais l’une d’entre elles, celle de Sun Prairie dans l’état du Wisconsin, a mordu l’oreille du maire de la localité. Il n’y a pas de doute, la concurrence fait rage pour tenir la tête d’affiche.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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