Ce 21 janvier avait lieu à Flagey l’un des concerts les plus attendus de la très belle programmation du Brussels Jazz Festival: la rencontre entre le BJO, Enrico Pieranunzi au piano et Bert Joris à la trompette.
Le présentateur du concert et programmateur du festival, Maarten Van Rousselt, insistait sur le fait que ce concert était une première mondiale en n’hésitant pas à parler d’Enrico Pieranunzi en terme de « Maestro » et en attribuant de manière originale le surnom de « Chet belge » à Bert Joris!
Le ton était donné et le principe de ce merveilleux concert était simple: il s’agissait de reprendre de splendides compositions personnelles du pianiste avec de nouveaux somptueux et subtils arrangements du trompettiste.
Tout ceci avec ce remarquable Brussels Jazz Orchestra qui ne l’oublions pas, est considéré par la fameuse revue américaine Downbeat, comme étant un des meilleurs big band au monde.
Les musiciens ont interprété dix thèmes plus beaux les uns que les autres. La mélodie, le swing et le lyrisme étant tour à tour au rendez-vous.
Quelques moments forts sont à épingler:
Tout d’abord, cette merveilleuse complicité entre le compositeur, l’arrangeur et l’orchestre.
Les deux hommes faisaient preuve d’un énorme respect mutuel et de beaucoup d’humour lorsqu’ils prenaient le micro.
A chaque fois d’ailleurs, le pianiste n’a cessé de tarir d’éloges l’orchestre (wonderful, incredible, fantastic).
Ensuite il est à noter qu’indépendamment d’une rythmique implacable (Jos Machtel à la contrebasse et Toni Vitacolonna à la batterie) il y eut d’excellents solos dont ceux de Bo Van Der Werf au saxo baryton, Frederik Heirman au trombone et des deux maîtres de cérémonie.
Parmi les morceaux joués ce soir-là, notons It Speaks For Itself, With My Heart In A Song ou encore Newsbreak
Enfin, ce rappel mémorable où Bert Joris prenait la place de Pierre Drevet dans l’orchestre.
Pierre Drevet (trompette), Frank Vaganée (sax Alto) et Frédérik Heirman (trombone) venaient au-devant de la scène pour y aller chacun de leur solo entre les interventions soutenues de tout l’orchestre.
Ce morceau était le plus rythmé de tous et constituait l’apothéose d’ un « magnifique mariage à trois » comme me confiait, ravie, Nathalie Loriers qui avait cédé sa place à sa référence pianistique Le Maestro.
NB: Le Brussels Jazz Orchestra a enregistré en live en août 2014 The music of Enrico Pieranunzi (un CD édité par Dewerf)