Rescapé de l’émission On n’demande qu’à en Rire, Aymeric Lompret est parvenu à imposer son humour noir – mais pas trop – partout où il est passé. Nous l’avons rencontré au Koek’s où il joue actuellement son premier one-man show : « Présent ! »
__________
Après avoir foulé les planches de l’Os à Moelle il y a près d’un an, vous êtes de retour en Belgique pour cinq dates. Que pensez-vous du public belge qu’on dit souvent très chaleureux ?
Je pars toujours du principe qu’il ne faut pas différencier les publics. Je ne me suis jamais dit qu’un public était meilleur qu’un autre. Mais généralement, ça se passe très bien en Belgique. Surtout avec mon style d’humour… Et c’est pareil dans le Nord en général. Au plus on va vers le Sud, au plus les gens sont frileux en termes d’humour noir.
Justement, comment définissez-vous votre humour ?
Je dirais que c’est un humour satirique absurde. Une sorte d’humour noir qui ne se veut jamais méchant. Je parle de ce qui m’intéresse avec une certaine tendresse…
Qu’est-ce qui vous intéresse ?
L’ascension sociale, le handicap, l’écologie, la prostitution, les personnes que j’ai pu croiser dans ma vie… et puis la politique aussi.
Vous vous êtes d’ailleurs lancé en politique chez vous, à Lille…
J’ai voulu me présenter aux municipales de Lille avec une bande de potes, oui. Il n’y avait pas de but mercantile derrière tout ça, on voulait simplement militer, montrer qu’on ne faisait pas que parler mais qu’on agissait aussi. C’était également important pour ma propre conscience. Et au final, on a quand même fait un beau score.
Imaginons que vous soyez élu, qu’est-ce qu’il se passera à ce moment-là ?
C’est le bordel ! (rire) Non, il n’y a aucun but de faire carrière, c’est surtout histoire de s’engager et un peu pour se marrer aussi, je trouve ça important.
Votre spectacle, « Présent ! », a pour thèmes l’école et l’enfance. Êtes-vous nostalgique de cette période de votre vie ?
Oui, comme beaucoup d’artistes je pense. L’école, quand on y est, on se dit souvent qu’on aimerait la quitter. Et quand on la quitte, on aimerait revenir en arrière. Je garde une grande part d’enfant en moi.
Quels sont les souvenirs indélébiles de votre enfance ?
Ces moments où, dans la court de récréation, les filles attrapent les garçons. Ca me plaisait beaucoup ! Et puis il y a aussi les classes de neige. J’en parle pas mal dans mon spectacle. Je me souviens avoir été puni pour avoir utilisé un extincteur…
Aymeric Lompret était un élève rebelle ?
Non, j’étais juste un petit con. Pas méchant pour un sou.
Le grand public, notamment en Belgique, vous a découvert dans l’émission de Ruquier On n’demande qu’à en Rire. Pensez-vous qu’il soit possible de juger subjectivement le talent d’un humoriste comme on prétend le faire dans cette émission, et de manière parfois glaciale ?
Personnellement, je m’en foutais du jury. Je n’avais aucune animosité envers ses membres mais je n’en tenais pas plus rigueur que cela. J’ai commencé avec cette émission et ça a été une très bonne école. Il fallait se lever tous les matins pour écrire et travailler ses sketchs. Il ne s’agissait plus ici de simplement faire rire ses copains.
Si c’était à refaire… ?
Je ne le referais pas. Vers la fin de l’émission, ils m’avaient demandé de revenir. J’ai alors écrit un texte mais ils l’ont refusé. Ils m’ont demandé de le changer et je n’ai pas accepté. Après, je ne crache pas dans la soupe car je suis conscient du fait que cette émission m’a permis de remplir des salles.
Propos recueillis par Florian Donnet
Aymeric Lompret est actuellement au Koek’s Théatre avec « Présent !« , réservez vite vos places !
Crédit photo d’illustration ©Photo Seb59