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    Une merveilleuse histoire du temps

    une merveilleuse histoire du temps affiche

    Une merveilleuse histoire du temps

    de James Marsch

    Biopic, Drame

    Avec Eddie Redmayne, Felicity Jones, Tom Prior, Sophie Perry, Finlay Wright Stephens

    Sorti le 21 janvier 2015

    Le nom de Stephen Hawking appartient aux connaissances décisives dans une partie de Trivial Pursuit (ou de « Quelques arpents de pièges » comme ils disent au Québec). L’homme, dont les récentes déclarations sur l’intelligence artificielle ont fait le tour des médias – il estime que celle-ci « pourrait sonner le glas de l’humanité » –, peut se targuer d’une autorité scientifique équivalente à sa renommée publique.

    L’éminent scientifique en chaise roulante

    Stephen Hawking est connu de ses pairs pour avoir « fait plus que quiconque depuis Einstein pour améliorer le savoir sur la gravité» selon Martin Rees, ancien président de la Royal Society. Dans les années 60, armé des techniques mathématiques développées par Roger Penrose, Hawking a hardiment prouvé que l’espace et le temps ont un commencement dans le Big Bang et une fin dans les trous noirs. Réunissant ainsi la théorie de la relativité générale d’Einstein et la théorie quantique, la physique de l’extrêmement petit, il a enchaîné et démontré dans les années 70 que les trous noirs émettent des rayonnements, baptisés depuis lors « rayonnements de Hawking ». Les moins initiés d’entre nous, c’est-à-dire la majorité, le connaissent plutôt comme l’éminent astronome en chaise roulante, à la voix robotique et auteur d’ouvrages de vulgarisation, comme le best-seller Une brève histoire du temps (1988).

    Stephen Hawking est né le 8 janvier 1942. Au grand dam de son père qui le voyait médecin, il étudie d’abord la physique à Oxford et ensuite la cosmologie à Cambridge. C’est à cette époque qu’il entame une relation avec Jane Wilde, une amie de sa sœur étudiante en lettres. À 21 ans, Stephen apprend qu’il est atteint de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Charcot (ou de Lou Gehrig en anglais), une affection qui touche les neurones moteurs menant ainsi à une paralysie totale. Le pronostique des médecins est sans appel : il lui reste deux ans à vivre. Mais son mariage avec Jane en 1965 est une étape décisive qui lui donne la force de persévérer dans une vie plus longue que brève, puisqu’il a aujourd’hui 73 ans. Il réussit à terminer son doctorat et devient rapidement père de trois enfants. La suite est une carrière académique et scientifique jalonnée de nombreux titres et récompenses. En 1995, Jane et Stephen se séparent. Elle se remarie avec Jonathan Jones, un ami de la famille rencontré à la chorale paroissiale, tandis qu’il se remarie avec une de ses infirmières, Elaine Mason dont il divorce en 2006. Depuis lors, Stephen et Jane se sont rapprochés et ont sorti en 2007 une version révisée du livre de Wilde : Travelling to Infinity, My Life with Stephen.

    La biographie d’un couple

    Le film de James Marsh a la particularité d’être la biographie d’un couple plutôt que d’un individu. Confirmant au passage le proverbe selon lequel derrière chaque grand homme se cache une femme, le long-métrage met en perspective la façon dont le parcours du cosmologiste est intrinsèquement lié à sa relation avec Jane dont l’amour et le soutien ont été déterminants.

    Pourtant, aussi incroyable soit cette aventure conjugale et le parcours de Hawking, elle ne masque pas le manque de panache du film. Les partis pris esthétiques de la réalisation, emprunts de pathos cinématographique, quoique jamais à dose américaine, agissent comme un vernis. Le brillant et la mignonnerie manquent d’audace et asphyxient le réalisme et la simplicité du quotidien des protagonistes au point de limiter l’apparition d’une émotion moins orchestrée et plus sincère. Dans la même idée, la dramatisation excessive de la fin est dommageable, sans parler de la catastrophique scène de Stephen et Jane observant tendrement leurs enfants jouer autour d’une fontaine.

    Le constat est d’autant plus décevant que certaines séquences sont malgré tout très touchantes, comme la partie de croquet de Jane et Stephen après le diagnostique, et que la performance des acteurs Eddie Redmayne (Les Misérables, My Week with Marylin) et Felicity Jones (The Invisible Woman, Like Crazy) est plus que respectable. Outre la prouesse physique d’avoir alterné les stades de la maladie selon le programme de tournage, Redmayne a investi son personnage d’une présence et d’un esprit de répartie qui font honneur à Hawking. Felicity Jones ne démérite pas et apporte une grâce indéniable à son personnage. Elle réussit à nous faire voir les différentes facettes d’une femme certes dévouée à son mari, mais aussi déterminée, intelligente (elle obtenu un doctorat en poésie espagnole médiévale à Cambridge), indépendante et moderne. Néanmoins, malgré ces efforts, la jeunesse des acteurs finit par se mettre en travers de leur interprétation au fur et à mesure que les années passent pour Stephen et Jane.

    Si selon nous Une merveilleuse histoire du temps n’est pas assez prenant et paradoxalement trop dramatisé pour séduire, le rang des conquis ne cesse d’augmenter et les nominations pour les Oscars viennent de tomber. À vous donc d’évaluer votre degré de curiosité.

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