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    Banshee saisons 1 et 2 en DVD

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    Banshee (Saisons 1 et 2)

    Créé par Jonathan Tropper et David Schickler

    Drame, Action, Thriller

    Avec Antony Starr, Ivana Milicevic, Rus Blackwell, Ulrich Thomsen, Ryann Shane, Frankie Faison

    Sorti le 14 janvier 2015 en DVD

    À peine sorti de prison, un détenu essaie de rejoindre une femme qu’il a connu 15 ans auparavant. Celle-ci vit aujourd’hui dans une petite ville de Pennsylvanie appelée Banshee.

    Pour se rapprocher d’elle, cet ex-tolard décide de prendre la place et l’identité du futur shérif. Mais les méthodes musclées de Lucas Hood, de son nom d’emprunt, face à la mafia locale vont très vite entrainer la petite bourgade dans une spirale de violence.

    Banshee est la nouvelle série à succès du groupe américain Cinemax (propriété de HBO). Le groupe, regroupant un certain nombre de chaînes payantes, avait déjà connu le succès ces dernières années avec Strike Back (racheté à Sky TV), Hunted ou encore Le Transporteur. Des séries bien ancrées dans le style espionnage-action. C’est pour cette raison que nous avions toutes les raisons de croire que Banshee, davantage présentée comme un drame, méritait une attention toute particulière. Et grand bien nous en a pris, puisque cette série se révèle être une pépite télévisuelle.

    Ce 14 janvier, les deux premières saisons débarquent en DVD alors que la diffusion de la troisième saison vient de débuter aux États-Unis. L’occasion pour nous de s’arrêter sur celles-ci.

    banshee saison 1

    Saison 1

    Créée par Jonathan Tropper et David Schickler, deux écrivains reconnus outre-Atlantique, Banshee nous plonge dans l’Amérique contemporaine, la vraie. Celle qui constitue le squelette de la plus puissante nation au monde, celle qui peuple les Swing States, celle qui porte en elle toute la complexité de la cohabitation d’une multitude de descendants d’immigrés.

    De fait, dans cette petite ville imaginaire nommée Banshee, les scénaristes ont intégré tous les pans de la société. Un melting pot social qui sent le soufre et permet à l’histoire de jouer sur plusieurs plans.

    Un véritable cluedo

    Comme précité, les scénaristes ont mis volontairement en place une sorte de mapping social pour complexifier Banshee, la rendre plus inabordable et incompréhensible. Ce choix judicieux a pour conséquence d’ouvrir davantage de chemins narratifs. Dès lors, au fil des épisodes, le spectateur est valdingué des amishs aux indiens, des indiens aux mafieux locaux et des mafieux à la police du comté.

    Tout ce petit monde s’interconnecte et s’articule autour d’un personnage principal : Lucas Hood.

    Le bon acteur, au bon endroit

    Lucas Hood est un personnage au passé trouble mais nullement imprévisible. Et pour cause, ses réactions et ses méthodes pour le moins peu banales sont très vite intégrées par le spectateur. Ce dernier arrive d’ailleurs à compatir avec lui et s’identifier moralement à un shérif qui est pourtant tout sauf un enfant de chœur.

    Cela peut paraitre anodin, mais cette empathie envers le protagoniste du récit est l’un des éléments indissociables de la qualité de la série. Sans elle, la caméra fort subjective du réalisateur deviendrait dérangeante voire immorale.

    L’acteur néo-zélandais Anthony Starr y est probablement pour beaucoup. Sans son charisme et sa palette émotionnelle très riche, Banshee n’aurait pas été une réussite aussi probante.

    Excès de violence et nudité gratuite

    Vous l’aurez compris, Lucas Hood n’a rien du gendre idéal. Bien au contraire, sa vie à Banshee se résume à combattre le crime à l’aide de ses poings ou tout objet pouvant se muer en arme létale.

    Tout au long des dix épisodes qui rythment cette première saison, les pugilats s’enchainent à n’en plus finir et rien n’est épargné au spectateur sensible. Une image virile pour plaire à un public masculin ? Assurément, puisque les scènes d’action sont entrecoupées de scènes de sexe. Nus frontaux et autres jouissances sonores sont omniprésents, ce qui justifie l’interdiction faite aux moins de 16 ans.

    Cela vous rappelle quelque chose et c’est voulu. De fait, la chaîne mère qu’est HBO n’est autre que celle qui connait actuellement le plus gros succès de la télévision avec sa série fantastique Game of Thrones.

    Même si elle se situe dans un tout autre contexte, Banshee utilise les mêmes effets visuels que Game of Thrones, titillant le voyeurisme du spectateur et provoquant par essence son addiction.

    Bref, la première saison sert à nous présenter le personnage de Lucas Hood et à installer les personnages principaux. Une réussite de taille.

    banshee saison 2

    Saison 2

    Pour ceux qui auront attentivement suivi la première saison, il sera assez aisé de découvrir après le premier épisode de la seconde saison que le parti pris des scénaristes a changé.

    De surcroit, le rythme semble avoir baissé, comme si l’eau de la rivière de Banshee avait coulé sous les ponts. En lieu et place des traditionnelles rixes dont notre héros semble se délecter, l’histoire s’élargit à mesure que les intervenants se multiplient. Les conciliabules s’intensifient, les désaccords grandissent et les groupes ethniques (ou idéologiques) se referment sur eux-mêmes.

    Si l’on avance de quelques épisodes, on s’aperçoit alors du jeu intelligent mené par la production. Pour éviter le risque de tourner en rond dans une histoire dont on connait les grandes lignes, elle a pris le pari de pasticher la société en l’enfermant dans les frontières étroites du comté de Banshee.

    Les groupes d’influence de la bourgade, comme les indiens ou les amishs, se livrent ici une lutte intestine. Chacun est chez soi tout en rejetant l’autre.

    Ce nouvel angle permet d’ajouter une dimension pamphlétaire au récit. Alors qu’on se satisfaisait jusqu’ici d’une morale bringuebalante, nous devons faire face à la critique de la société autarcique, de la religion aveugle, du racisme, de l’abandon et autres. Bref, Banshee se politise.

    Pour autant, cette intellectualité ne pèse nullement sur l’ossature de l’histoire qui demeure être la vie de Lucas Hood. Mais ce choix permet d’apporter de nouveaux éléments indispensables à tenir le spectateur en haleine et à lui faire dire : « Vivement la saison 3 ! »

    Les bonus

    Côté bonus, Cinemax et HBO (mais aussi Warner Home Video) ont été généreux. Alors que bon nombre de films en DVD nous livrent de maigres bonus, les séries semblent avoir échappé à ces coupes budgétaires.

    Banshee ne fait pas exception puisque les bonus sont omniprésents, intéressants et dévoilent les à-côtés de la saga. Les amateurs pourront se délecter des scènes coupées au montage, des analyses commentées et des techniques de tournage. Bref, tout ce qu’on attend de bonus dignes de ce nom.

    Enfin, notre bonus à nous demeure être la pochette, esthétiquement parfaite.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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