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    [BIFFF 2025 Jour 10] : On rentre dans le Endgame du BIFFF !

    Nous y sommes. Le dernier jeudi du BIFFF marque le début d’un phénomène saisonnier bien connu: la BIFFFstalgie. C’est le moment où tu n’es pas encore dans le dernier rush d’adrénaline du festival et où tu te rends compte pleinement que le BIFFF touche à sa fin. Et comme souvent, les meilleures choses arrivent à la fin, il est donc logique que les meilleurs films arrivent maintenant. Place donc à une journée internationale entre la Suisse, la Pologne, la Finlande et le Canada. Et avec la participation du sosie officiel de Patrick Goots aka Patje Boum Boum.

    Sew Torn : laisse pas traîner ton fil(s)

    Comme on le sait en ce mois d’avril, ne te découvre pas d’un fil mais c’est aussi le meilleur moment pour découvrir, au BIFFF, des films cousus de fil blanc ou des films qui tirent leur épingle du jeu. Dans ce cas-ci, Sew torn est sur le fil du rasoir. On hésite à le faire tomber en quenouille ou le tirer à 4 épingles. Le concept ? Une fille a hérité du magasin de fils de sa mère et file un mauvais coton car les finances ne tiennent qu’à un fil. Mais pas le temps de refaire le fil d’actualité, elle doit filer à l’anglaise pour son rendez-vous avec une future mariée pour qui elle doit raccommoder la robe. Mais cette opération lui donne du fil à retordre et elle doit retourner au magasin chercher un bouton de rechange. De fil en aiguille, elle va alors devoir choisir quelle voie elle va adopter quand elle passe à côté d’un accident qui s’avère être être un coup d’épingle dans le contrat d’un deal de drogue qui a mal tourné dans un virage en épingle à cheveux entre l’acheteur qui essaye de battre à plates coutures un vendeur de père en fils qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre. Au fil de ce fil conducteur mince comme un fil, la fille risque de passer au fil de l’épée ou raide comme un passe-lacet si elle ne trouve pas le fil d’Ariane. Mais à chaque fois, elle a un fil à la patte et doit chercher une aiguille dans une botte de foin pour tenter de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille. Peut-être avez-vous perdu le fil sur votre téléphone sans fil mais cherchez bien, il y a un fil rouge à tout ça. L.S.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : un verre de soie.

    After us, the flood : Hyvä läimäys kasvoille

    On nous l’avait vendu ce After us, the flood ! « Tu verras, meilleur film du BIFFF cette année. », « Tu vas pleurer à la fin du film. », « Si tu mets ton index et ton majeur comme ça en crochet et que tu mets ton pouce sur le clito en n’arrêtant pas de la regarder dans les yeux, c’est bingo ! ». C’est donc avec des attentes aussi hautes que mon taux d’alcool demain que je me rendais au ciné 1. Comment je le sais qu’il sera haut mon taux d’alcool demain ? Deux options :

    1. Je voyage dans le futur et je suis venu vous avertir qu’un jour le BIFFF dominera le monde.
    2. Je me connais parfaitement et je sais que les pièges tendus par mes collègues du Suricate auront raison de ma faible volonté.

    Et donc, ce After the Flood. Son premier plaisir est qu’on ne savait clairement pas à quoi s’attendre. Personnellement, je ne connais pas grand-chose à la Finlande et aux Finlandais. A part que c’est là que vit le Père Noël, qu’ils aiment le black metal et qu’ils refusent de payer des tournées aux journalistes.

    S’il y a de nombreuses choses que je regrette en deux semaines de BIFFF (à commencer par mes choix capillaires), After Us the Flood n’en fait clairement pas partie. Véritable allégorie du combat climatique sans y impliquer un complexe du sauveur nuisible à sa cause, le film d’Arto Halonen réussit à nous happer dès les premières minutes pour ne plus jamais relâcher son étreinte. Une étreinte douce, bienveillante et surtout simple. Finalement, faire un bon film, c’est simple. Il suffit d’avoir une Go-pro et d’aller à Mons…Oups, mauvaise chronique je recommence. Finalement, faire un bon film, c’est simple. Il suffit d’avoir une bonne histoire et de bien savoir la raconter. Et c’est ce que fait After us the Flood. Il n’essaie pas de faire ce qu’il ne sait pas faire. Il se contente de ce qu’il est sans chercher à surjouer ce qu’il n’est pas. Et ça, on aime et on en redemande. O.E.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : le gentil chien Sakke, la vraie star du film.

    Dead by Dawn : est-ce que ça vaut le coup d’œil ?

    On tournait de l’œil à force d’avoir les yeux plus grands que le ventre en termes de films. Mais il fallait absolument qu’on jette un œil à ce Dead by Dawn où des comédiens arrivent bon pied bon œil, la nuit, dans un théâtre, pour les beaux yeux du metteur en scène. Mais avant de se rincer l’œil sur scène, les protagonistes vont se faire les yeux doux chacun de leur côté en évitant de finir enceinte jusqu’aux yeux. Mais pas loin d’eux, un tueur à la tête pleine d’œil se rince l’œil et les tient à l’œil. Et ce n’est pas pour leur donner des yeux au beurre noir ! Il a le compas dans l’œil pour leur arracher les yeux (et d’autres parties du corps). Les comédiens qui lui ont tapé dans l’œil vont devoir ouvrir l’œil et le bon et ne pas faire les choses les yeux fermés pour rester bon pied bon œil où ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Le film s’arrache les yeux en tentant le clin d’œil au giallo, ce genre horrifique qui tient comme à la prunelle ses yeux au fait de jeter de la poudre aux yeux. Même si on a dormi que d’un œil lors de cette séance, le giallo on s’en bat un peu l’œil et on a l’œil américain pour se dire que ce genre de film ne nous intéresse pas plus que mon oeil, pas plus que dans mon œil. Malgré tout, ce film polonais n’a pas coûté les yeux de la tête et reste frais comme un oeil quand il s’agit de manger le blanc des yeux. Il tapera dans l’œil des amateurs du genre. L.S.

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : une grosse araignée toute velue avec plein d’yeux.

    Frankie Freako : chronique à demain

    Olivier : On a tous un ami qui est chiant. Oui oui, vous voyez duquel je parle. Lui ! Voilà ! Celui qui dit non à toutes les soirées, qui ramène toutes les conversations sur lui et sur ses passions débiles comme les poissons tropicaux ou les châssis de fenêtre et celui qui vous fait tout le temps les mêmes blagues débiles quand il vous voit depuis des années. « Oh le politicien est là, faites attention à vos poches ahahah. » MAIS TA GUEUUUUUUUUULE. Eh bien cet ami chiant, c’est Conor. Mais heureusement, Conor va appeler quelqu’un pour soigner sa cassecouillite aïgue : Frankie Freako, la version sex, drugs & Rock n’roll des minikeums. Et on a tous aussi un Frankie dans sa vie. Chez nous, il s’appelle Matthieu Matthys. Quand il arrive, tu sais que la soirée va probablement partir en couille et qu’on va se retrouver à 5h du matin en after dans le centre à dégommer des canettes ou en plein milieu d’un gangbang vietnamien. Big up quand-même au sosie officiel du légendaire Patje Boum Boum qui nous dégaine un combiné calvitie-queue de cheval du plus bel effet. C’est mon champion !

    Comme me le faisait remarquer mon ami et rédacteur en chef juste avant le film, ça manque les séances de minuit hyper gore avec un public déchaîné et des gens qui quittent la salle tellement le film est dégueulasse. Et ce n’est clairement pas sur Frankie Freako qu’il fallait compter pour ça. N’est-ce pas Loïc ?

    Loïc : c’est sûr qu’Olivier ne peut pas en dire beaucoup plus car il a « somnolé », vous voyez ce concept consistant à dire qu’on a juste fermé un oeil quelques secondes alors qu’en fait vous n’avez rien vu du film et avez dormi tout le temps ? Il a passé dix ans à me reprocher d’avoir une fois dormi devant un film de minuit, c’est à mon tour maintenant ! 

    Mais il n’a pas tort, ce Frankie Freako ne tient pas forcément la route. Si la reconstitution dans le style des vieux films et séries américaines des années 90 est plutôt bien retranscrit et que l’humour a fait plaisir à un public venant passer une bonne soirée, le film a du mal à tenir ses promesses. Frankie Freako et ses comparses sont moches (ça peut être un avantage mais pas ici) et l’animation de leurs marionnettes est fatigante. Et film américain oblige, ils ne vont jamais au bout de leurs idées par crainte de la censure. 

    Animal attrapé pour le BIFFFODEX : une mouche à force de bailler.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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