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    La Divine : une Sarah Bernhardt sans charme

    Sarah Bernhardt, La Divine est un biopic qui déçoit à plus d’un titre. Promettant de retracer la vie de l’une des plus grandes actrices du XIXe siècle, il choisit de s’intéresser à la relation tourmentée entre Sarah Bernhardt et l’acteur Lucien Guitry. Ni véritablement émouvant, ni réellement informatif, le film de Guillaume Nicloux peine à captiver.

    Le film commence en 1915, alors que Sarah Bernhardt, vieillissante, décide de se faire amputer la jambe. À travers une série de flashbacks, la « Divine » revient sur son idylle avec Lucien Guitry, le père de Sacha Guitry, dont elle est la marraine.  Cette relation hors normes – non exclusive et hors mariage – aurait pu offrir un prisme intéressant pour explorer le tempérament audacieux et libre de Bernhardt, une femme en avance sur son temps. Malheureusement, le film échoue à restituer l’intensité de cette liaison et le duo d’acteurs manque d’alchimie. Pire encore, le film présente une Sarah Bernhardt névrosée, dépendante du regard de son amant et rongée par la jalousie, au point de s’automutiler – faisant passer au second plan la force et le charisme de cette femme passionnée d’arts, de théâtre et de littérature.

    Un portrait incomplet et frustrant

    Si le film évoque l’engagement de Sarah Bernhardt en faveur d’Alfred Dreyfus et contre l’antisémitisme, il survole trop rapidement les aspects marquants de sa carrière. On ne la voit presque jamais sur scène, alors que c’est précisément son aura magnétique lors des représentations théâtrales qui a fait d’elle une légende. Ce choix scénaristique laisse un vide regrettable, d’autant plus que Sarah Bernhardt, La Divine insiste sur ses caprices et son tempérament fantasque, au point de la rendre parfois insupportable. Sandrine Kiberlain livre une performance appliquée, mais son interprétation manque du magnétisme nécessaire pour incarner pleinement « la Divine ».

    Une mise en scène appuyée  

    Sur le plan esthétique, le film brille par ses costumes somptueux et ses décors aux couleurs chatoyantes, qui rappellent l’univers théâtral de Bernhardt. Les plans fixes qui découpent le film en chapitres renforcent par ailleurs ce côté théâtral. Si la bande son est plutôt bien choisie, le fond musical plaquée sur les dialogues alourdit certaines scènes au lieu de les sublimer, créant une distance avec le spectateur qui a bien du mal à s’émouvoir des aléas amoureux de l’héroïne.

    Au final, Sarah Bernhardt, La Divine donne l’impression d’un hommage maladroit et d’une occasion manquée.

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste

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    Sarah Bernhardt, La DivineRéalisateur : Guillaume NiclouxGenre : Biopic, DrameActeurs et actrices : Sandrine Kiberlain, Laurent LafitteNationalité : FranceDate de sortie : 26 mars 2025 Sarah Bernhardt, La Divine est un biopic qui déçoit à plus d’un titre. Promettant de retracer la vie de l’une...La Divine : une Sarah Bernhardt sans charme