Le succès dont peut se vanter le festival d’animation Anima repose notamment sur sa diversité. Des films pour petits et grands. Des courts et des longs. Il y en a pour tous les formats. À chacun de faire son programme. Et si le nôtre commençait par Memoir of a Snail et Rule of the Heart, il ne faudrait pas pour autant délaisser la belle sélection de courts que nous réserve le festival en 2025.
En 2025, comme de coutume, le festival consacre un programme de courts aux femmes : « Être femme, intégrer les codes, ou les refuser, lutter contre l’oppression, changer de perspective, changer de vie, oser l’amour, oser les poils, s’affirmer, survivre, se soigner, s’épanouir… ». Calqué sur les congés de détente pour permettre aux jeunes spectateurs de s’en mettre plein les yeux, les dates d’Anima tombent aléatoirement autour de la fin février. Mais cette année la séance Girls Girls Girls fait écho au calendrier puisque, exceptionnellement, le festival empiète sur les festivités du 8 mars. De quoi célébrer la femme en cultivant son âme d’enfant.
C’est peut-être l’enjeu de la date qui explique la très grande qualité de la sélection 2025 de Girls Girls Girls. À moins que ce ne soit le hasard. Quoiqu’il en soit, avec ce choix de courts, le festival met la barre haute pour les prochaines années. La salle avait l’air unanime. C’est un succès. Un succès que le programme doit à son hétérogénéité. Le maître mot est la diversité, on a dit. Des courts de tous horizons abordent, dans leur singularité esthétique, différents sujets qui touchent à la femme. Violence. Esthétique. Féminité. Sororité. Rapport aux hommes. Aucun des sept films ne paraît redondant.
Qui plus est, la plupart s’exprime sur des sujets sensibles avec une légèreté admirable. Dans And Granny Would Dance, ce sont les femmes iraniennes qui sont mises à l’honneur. Mais pas de manière à mettre l’accent sur la situation politique du pays. Plutôt pour montrer que la complicité féminine n’a pas de frontières. Tout comme les mauvaises habitudes de certains hommes. De son côté, Yummy fait un lien inattendu entre nourriture canine et amour. Et Shoes and Hooves, entre chair et violence. Mais quel que soit le sujet, et l’angle à partir duquel il est développé, tout est traité avec adresse. Bonne nouvelle alors : la séance est reproposée le vendredi 7 mars et, bien entendu, le samedi 8 mars.
Mais d’autres programmes sont aussi à découvrir. En plus des immanquables courts en compétition, dans la catégorie internationale et dans la catégorie nationale, on trouve une sélection de propositions thématiques. En lien avec le thème du genre – ou justement en opposition avec les attributions genrées – la fameuse Queer Stories, présentée par des artistes drags. Une catégorie documentaire, la Real Life Stories. Matrone des courts, pour ceux qui en demandent toujours plus, il y a bien sûr l’éternelle Nuit Animée. Ou encore, pour ceux qui aiment les films expérimentaux – silencieux et engagés – l’intrigante Master of animation. Et pour les plus petits, ne manquez pas Une guitare à la mer, Lola et le piano à bruits, La boîte à trésor de Quentin Blake ou encore Pompon Ours.