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    Nili Brosh : A Matter Of Perception

    Cette année s’achève déjà et il y a tellement d’albums dont nous n’avons point parlé. Certes, la surproduction musicale actuelle nous oblige à faire des choix et vous distiller quelques perles parmi les choses hideuses que nous martèlent les médias traditionnels.

    Voici donc le nouvel album solo d’une artiste de talent, guitariste de surcroit  et qui plaira très certainement aux mélomanes affamés que sont certains d’entre vous.

    En musique, il existe un club très fermé généralement dominé par des hommes (tels que Joe Satriani, Steve Vai, Paul Gilbert et quelques autres virtuoses) et qui fait rêver bien des guitaristes en herbe avides de perfection et de reconnaissance. Ce cercle, c’est bien entendu celui des guitar heroes.

    Ces hommes, reconnus dans le monde entier pour leur technique et leur virtuosité incroyables, ont joué avec les plus grand noms du rock et ont bâtis en parallèle une solide carrière solo. Mais ces temps sont à présent révolus, puisque voici Nili Brosh ! Une guitariste au talent incroyable qui vient de sortir A Matter Of Perception, son deuxième album solo. Après Orianthi, voici donc une autre femme qui va remettre les pendules à l’heure et casser cette image sexiste de Maestro.

    Nili Brosh a grandi à Rishon LeZion, en Israel.  Elle et sa famille ont déménagé à Boston (aux Etats-Unis) lorsqu’elle avait 12 ans. Là, elle commença à étudier la guitare et entama des études au célèbre Collège de Musique à Berklee. (connu pour avoir formé des stars telles que John Petrucci, Vinnie Colaiuta, Al Di Meola, Steve Vai, Al Pitrelli et bien d’autres)

    Nili reçoit son diplôme en 2009 et va ensuite jouer avec des pointures telles que Stuart Hamm, Andy Timmons ou encore The Aristocrats.

    Elle va sortir Through The Looking Glass, son premier album solo en 2010 sur lequel on peut retrouver Andy Timmons en invité.

    Elle continue ainsi une brillante carrière en rejoignant finalement le groupe du guitariste Tony MacAlpine cette année pour la tournée Maximum Security qui fête les vingt ans de l’album du même nom.

    Mais cela ne s’arrête pas là, car Nili Brosh sort également son deuxième album studio appelé A Matter Of Perception. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce disque est véritablement un must pour tous les fans du genre!

    Nili a beaucoup douter avant de faire ce disque. Il faut dire qu’en tant que musicienne, faire un second album solo est une sérieuse prise de risque. La règle se vérifie pour un groupe, mais cela est d’autant plus vrai dans ce domaine, parce que les gens vous attendent davantage au tournant.

    Au final, elle nous livre un superbe album de dix titres tous plus fantastiques les uns que les autres. Pour limiter la prise de risque, Nili a eut une idée brillante, celle de rassembler les meilleurs musiciens qu’elle connaisse sur ce disque. On retrouve ainsi des batteurs incroyables tels que Marco Minnemann, Virgil Donati ou encore Aquiles Priester. A la basse, le grand Bryan Beller (The Aristocrats, Joe Satriani) parmi d’autres talents.

    nili 2

    Le premier titre éponyme de l’album ouvre en force ce disque. On sent l’influence très claire de Joe Satriani dans le travail de Nili Brosh. Les compositions, les phrases, beaucoup d’éléments font que l’on se sent rapidement à son aise en écoutant ce disque.

    Spring tune débute par une suite d’accord joués de manière syncopée avec les doigts. Puis, Nili nous raconte une belle histoire. Un thème très positif, des phrasés qui parfois semble empreints d’émotion. Puis on atteint une première section où la notion de rythme et de mesure s’estompe pour nous égarer et nous guider finalement vers le chemin de départ.

    Double entendre qui nous emmène dans un thème aux mesures irrégulières et part ensuite dans une ambiance jazzy puis funky plus feutrée. Nili part alors dans de superbes phrasés en son clair puis en distorsion qui s’emballe pour revenir vers ce thème et ce tempo incroyable. La fin fait penser un peu à du Dream Theater. Un très beau travail de composition.

    Silence of saturday et sa touche légère. De beaux phrasés également et ce style aussi qui ressemble assez à celui de Satriani avec des montées très bien exécutées. Un morceau brillant du début à la fin.

    On enchaîne avec The chase et cette batterie déchaînée de Donati qui vous fait perdre vos repères.

    Eli vous fera furieusement repenser à Satch Boogie. Un boogie délicieux servi sur un plateau et qui part dans une autre direction vers le milieu de la chanson. Un chapeau bas pour cette variation de tempos très impressionnante.

    Alien Hip Hop est véritablement le morceau le plus travaillé. On y découvre un riff d’intro redoutable suivit d’accords jazzy. Une batterie de Virgil Donati qui déstructure à merveille chaque section et nous fait perdre pied. Des solos de Nili vraiment surprenants qui vont toujours dans le sens de la mélodie en passant par toutes les techniques possible telle que le taping qui est léger et se fond superbement. Le morceau se conclu par une démonstration rythmique entre Nili (qui joue des Palm Mute) et Virgil qui se fait vraiment plaisir et nous sert des sections inédites.

    L’album se conclut par Yolanda, une balade douce et qui nous montre aussi la fragilité de l’artiste qui sait nous donner beaucoup de douceur au travers de sa guitare à sept cordes.

    Nili Brosh a tout d’une grande artiste. Au-delà de cette maîtrise incontestable de son instrument, sa musique a une âme. Elle nous transporte ailleurs et raconte une histoire dans chacune de ses chanson.

    Un disque à écouter absolument!

    Pour plus d’infos sur Nili Brosh : www.nilibrosh.com

     Voici une vidéo de Nili jouant A Matter Of Perception:

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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