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    When the Light Breaks, que fait-on de l’amour après la mort ?

    Islande, petit matin, la lumière du jour qui se lève dessine deux jeunes corps qui s’aiment. Un amour interdit, qui restera à jamais un secret inavoué. C’est quand le soleil recommence sa course que le mystère se confond dans l’ivresse, les souvenirs et l’amitié.

    When the Light Breaks va assurément trouver son public. Le réalisateur, producteur et scénariste Rúnar Rúnarsson a été récompensé à de multiples reprises, notamment pour ses courts métrages, mais également pour son long métrage Sparrows (2015). Par ailleurs, si ce film était initialement destiné au format court, on apprécie le format long qui permet une véritable introspection. Le scénario est extrêmement intime, il touche personnellement le réalisateur, comme toutes ses réalisations. Rúnar Rúnarsson se nourrit toujours de ses expériences qu’il mêle à des éléments fictifs pour écrire ses films. Ici, il explore le deuil d’un ami, situation vécue, à partir de l’accident fictif induit par une explosion plongeant l’histoire dans le drame.

    Le traitement des émotions, souvent dévoilées par des plans larges et silencieux sur le visage des acteurs, est pointilleux. Il y a un désir de communiquer le deuil à l’état brut, avec ses nuances portées par la personnalité de chaque personnage. Un contraste apparait clairement entre la tristesse collective, souvent camouflée par des rires ou une tentative de positivité, et celle que l’on ressent personnellement, voire secrètement, dans le cas de la protagoniste, incarnée par Elín Hall. Cette actrice, omniprésente à l’écran, agit comme une véritable messagère de la palette d’émotions qu’une telle situation impose. Son jeu sensible et subtil, ainsi que son allure charismatique, donnent raison aux nombreux silences du film. Cependant, lorsque tous les jeunes se retrouvent ensemble, une force se dégage du groupe, les scènes deviennent plus intenses et viennent équilibrer les moments de solitude d’Una.

    On est convaincu que les cinéphiles les plus aguerris sauront profiter de la vision artistique qu’offre When the Light Breaks, nominé pour le prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024. La photographie est absolument saisissante. Les points de vue choisis mettent l’accent sur la lumière naturelle et les reflets que peuvent créer différentes matières industrielles, telles que les vitres ou les miroirs. La lumière n’est pas qu’un fil conducteur qui encadre le scénario mais un élément intégré intelligemment à l’écran. Quand ce n’est pas la recherche d’un éclairage particulier qui est mis en avant, c’est la combinaison des corps qui créent des tableaux vivants l’espace d’un instant. Que cela soit au niveau du jeu des acteurs ou de la richesse de l’image, rien n’est laissé à la légère. Malgré un sujet difficile à traiter, le film reste simple mais témoigne d’un travail cinématographique remarquable.

    Ce qui ressort de When the Light Breaks est un sentiment de pause inéluctable face à la confusion des émotions propres à la mort mais aussi à l’amour, une sorte de passage obligé dont on a tous déjà fait l’expérience.

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    When the Light BreaksRéalisateur : Rúnar RúnarssonGenre : DrameActeurs et actrices : Elín Hall, Mikael Kaaber, Katla NjálsdóttirNationalité : IslandeDate de sortie : 19 février 2025 Islande, petit matin, la lumière du jour qui se lève dessine deux jeunes corps qui s’aiment. Un amour interdit,...When the Light Breaks, que fait-on de l’amour après la mort ?