Syndrome K
Réalisateur : Stephen Edwards
Genre : Documentaire
Nationalité : USA
Date de sortie : 2023
En octobre 1943, dans une Italie occupée par les armées de l’Axe, une terrible maladie fit son apparition, ne frappant étrangement que les Juifs et les minorités persécutées… Ce virus, détecté au sein de l’hôpital romain de Fatebenefratelli, situé sur l’île Tibérine, aura été nommé Syndrome K !
L’histoire est entièrement vraie et figure au rang des plus incroyables opérations de désinformation de la Seconde Guerre mondiale, autant qu’elle aura permis de sauver un nombre encore inconnu de potentielles victimes de la barbarie nazie.
C’est cette histoire méconnue que le réalisateur/compositeur Stephen Edwards aura choisi de mettre en lumière, à travers un fascinant documentaire désormais disponible sur diverses plateformes de streaming (https://www.syndromek.com/) – en espérant qu’aucune restriction géographique ne vienne entacher votre visionnage.
Lors de l’arrivée des nazis à Rome en septembre 1943, 4500 juifs se seront cachés dans les églises, couvents, monastères et autres propriétés du Vatican afin d’échapper à la déportation. Nombre d’entre eux atterrirent ainsi à l’hôpital Fatebenefratelli où le directeur Giovanni Borromeo et deux de ses deux collègues, Vittorio Sacerdoti et Adriano Ossicini, leurs vinrent en aide.
Comprenant que les choses allaient bientôt s’envenimer et que l’ennemi allait pourchasser les personnes réfugiées jusque dans leur hôpital, les trois médecins imaginèrent une fausse maladie mortelle et hautement contagieuse, caractérisée par des symptômes tels que des maux de tête, des nausées et des vomissements. Cette maladie étant, selon eux, susceptible d’entraîner des « dégénérescences neurologiques aux conséquences dramatiques ». Le tout étant corroboré par des faux en écriture particulièrement convaincants, ainsi que par une entreprise administrative visant à solidifier la supercherie.
Humoristiquement nommé « Syndrome K » en référence à Albert Kesselring et à Herbert Kappler – respectivement commandant des armées allemandes au cours de la campagne d’Italie, et commandant des services secrets et de la Gestapo à Rome – ce virus aura permis de retarder les déportations : les nazis n’osant pas franchir la porte de la salle où étaient gardés les malades et estimant qu’il était inutile de déporter des gens déjà condamnés à mourir des suites de leurs symptômes.
Au travers d’une solide recherche et d’interviews des principaux intéressés, Syndrome K offre ainsi une compréhension complète et didactique des enjeux liés à cette fascinante histoire, autant que de la course contre la montre jouée par le personnel de l’hôpital Fatebenefratelli durant cette période.
S’il débutera sur une remise en contexte de près d’une vingtaine de minutes abordant la guerre en Italie, le rôle du pape Pie XII, la signature du pacte d’Acier, etc. et que sa première partie pourra alors rebuter par ce côté rébarbatif, Syndrome K prendra surtout son temps pour donner aux spectateurs toutes les clefs de compréhension nécessaires à la bonne appréciation de la formidable supercherie mise en place par les docteurs Borromeo, Sacerdoti et Ossicini.
Ainsi, par le biais de ce fascinant documentaire, Stephen Edwards aura réussi à mettre en lumière l’une des histoires les plus incroyable, fascinante et humaine de la Seconde Guerre mondiale. Un coup de génie ayant permis de sauver de nombreuses vies tout en rappelant – comme le faisait Sean Connery dans Indiana Jones et la Dernière Croisade – que « la plume triomphe toujours de l’épée » !