Dans un contexte où les pratiques de consommation télévisuelle sont en pleine mutation, DirecTV a lancé, mardi, une nouvelle offre de streaming centrée sur le sport : « MySports ». Avec un bouquet initial de 40 chaînes et des tarifs compétitifs, ce service vise à offrir une alternative attractive pour les amateurs de sport souhaitant échapper aux forfaits télévisés plus traditionnels et coûteux.
Une offre ciblée et accessible
Disponible dans 24 grandes agglomérations, dont New York, Los Angeles, Chicago, Philadelphie et la baie de San Francisco, l’abonnement MySports est proposé au tarif de 69,99 dollars par mois. Les abonnés de la première heure peuvent toutefois bénéficier d’une réduction à 49,99 dollars par mois pendant les trois premiers mois, pour toute inscription avant le 28 février 2025.
Cette nouvelle offre se distingue par un coût inférieur à celui des autres options d’entrée de gamme de DirecTV, telles que le « Entertainment and Sports Pack », qui facture actuellement 101,98 dollars par mois. « L’introduction de MySports offre aux consommateurs une plus grande liberté de choix et une meilleure maîtrise de leur contenu à un prix adapté à leurs besoins », a déclaré Bill Morrow, PDG de DirecTV.
Des partenaires stratégiques et un contenu varié
Les droits de distribution pour les chaînes incluses ont été obtenus grâce à des accords passés avec des poids lourds de l’industrie médiatique, dont Disney, Fox Corp., Warner Bros. Discovery et NBCUniversal. Parmi les chaînes phares, on retrouve ESPN, Fox Sports, ainsi que des réseaux des grandes ligues sportives américaines comme la NFL, la NBA, la NHL et la MLB, ainsi que des chaînes universitaires majeures. Toutefois, CBS, appartenant à Paramount Global, manque encore à l’appel. Des négociations sont en cours pour inclure ce diffuseur.
L’idée novatrice se situe donc là : proposer un bouquet all-in à consommer selon ses envies via un seul et même abonnement.
Vers une consommation à la carte inspirée des plateformes comme Netflix et Spotify
Le lancement de MySports révèle une tendance croissante à la fragmentation des contenus télévisuels en formules plus adaptées aux besoins individuels des consommateurs, une approche qui n’est pas sans rappeler celle des plateformes de streaming telles que Netflix pour les séries/films/documentaires ou Spotify pour la musique. Cette évolution pourrait bien préfigurer une transformation similaire en France et en Belgique, où DAZN a récemment pris une place centrale dans la diffusion du championnat de Ligue 1 ou de Jupiler Pro League.
Pour rappel, DAZN, plateforme spécialisée dans le sport, a acquis les droits de la Ligue 1 après un accord in extremis en 2023. Bien que le coût initial de l’abonnement ait suscité des critiques, la plateforme a ajusté ses tarifs pour attirer davantage d’utilisateurs, passant de 39,99 à 19,99 euros par mois, avec des offres ponctuelles encore plus avantageuses. Comme MySports, DAZN mise sur une diffusion diversifiée, incluant plusieurs disciplines sportives, mais la fragmentation des droits (à ne pas confondre avec la fragmentation des contenus) ne permet pas à la plateforme d’assurer la couverture complète d’un club par exemple (qui nécessite dans certains cas trois abonnements différents).
Un modèle économique en mutation et une nouvelle manière de consommer le sport
Cette réorganisation de la diffusion sportive s’inscrit dans une stratégie globale où les grands acteurs cherchent à s’adapter à une réduction du nombre de foyers abonnés à la télévision traditionnelle. ESPN, autre acteur majeur, se prépare à lancer une offre autonome prévue pour août, avec un tarif mensuel estimé entre 25 et 30 dollars.
Avec cette nouvelle donne, tant aux États-Unis qu’en Europe, la manière de suivre le sport pourrait bien changer d’ère, offrant aux consommateurs une liberté inédite tout en posant de nouveaux défis à l’économie du sport professionnel.
