Titre : Fata Morgana
Auteur.ice : William Kotzwinkle
Edition : Rivages
Date de parution : 13 novembre 2024
Genre du livre : Policier
Faire évoluer des protagonistes dans le passé en utilisant certains événements historiques ou certains éléments saillants de tel ou tel époque comme contexte pour construire un roman policier n’est pas quelque chose de neuf ou d’original, on ne compte en effet plus les œuvres se déroulant dans le passé qui utilisent les croyances sur la magie, l’alchimie, les sciences occultes mais également certains éléments historiques majeurs comme fondations narratives. Fata Morgana de William Kotzwinkle ne déroge pas à la règle, même s’il a le statut de roman culte.
L’histoire se déroule en 1861. À Paris, l’inspecteur Picard est lancé sur les traces du baron Mantes, un assassin en série de belles femmes, mais ce dernier lui file entre les doigts. Picard échoue et déchoit à un rôle subalterne. Il doit enquêter sur un certain Ric Lazare, jeune, mais très fortuné, nouvelle figure mystérieuse de la mondanité Parisienne. Victimes de cet étrange individu, des personnalités importantes du Second Empire s’auraient fait escroquer des sommes considérables sans toutefois que l’un d’eux porte plainte.
Scénaristiquement, Fata Morgana vaut en premier lieu pour sa description assez précise et remplie de détails assez crus sur le Paris des fêtards du Second Empire. On ressent la décadence des mœurs, les inégalités sociales écrasantes, et en s’immergeant dans la lecture, on peut sentir les odeurs nauséabondes des ruelles étroites et mal famées, les cris de ses habitants et a contrario, le parfum de luxure des salons des grands bourgeois.
Si on peut également être touché par le caractère ésotérique du récit – même si cette ressource a déjà été largement exploitée dans de nombreux romans où les sciences occultes prennent une certaines importance – c’est surtout l’utilisation du thème des jouets et automates mécanisés qui apporte une touche d’originalité au récit.
Fata Morgana, malgré un rebondissement qui change dans les dernières pages la perspective du récit devrait toucher un public qui recherche à se plonger dans une atmosphère particulière, noire, onirique, fantastique, plus que ceux qui désirent une intrigue fouillée et des énigmes à résoudre. A choisir en connaissance de cause, donc.