Le week-end dernier, le Witloof Bar au Botanique vibrait au son de Been Stellar. Pour leur première tournée européenne en solo, les jeunes New-Yorkais ont affiché complet à Bruxelles, une étape marquante pour ce groupe en pleine ascension.
Skyler Knapp (guitariste), Sam Slocum (chanteur), Nando Dale (guitare), Layla Wayans (batterie) et Nico Brustein (basse) ont formé le groupe sur les bancs de l’université de New-York (NYU). Confronté à l’effacement progressif de l’underground new-yorkais qui faisait briller la ville dans les années 2000 et 2010, le groupe prend les choses en mains. Avec leurs concerts auto-produits, et collaborations entre amis, Been Stellar s’est forgé une identité propre à la fois brut et poétique qui résonnait le samedi 16 novembre à Bruxelles avec une intensité remarquable.
La soirée s’ouvre avec Epona, artiste belge qui électrise la salle avec un set oscillant entre textes engagés et sonorités rock percutantes. Une introduction captivante, parfaite pour mettre en appétit un public déjà impatient de voir Been Stellar prendre possession de la scène.
Dès leur entrée sur scène, une énergie électrique se propage dans la salle. Sous une lumière bleue qui rappelle l’esthétique de leur premier album, les premières notes de Scream from New-York, NY claquent. Les smartphones restent rangés : ici, on vit le moment pleinement.
La scène placée au cœur de la pièce crée une proximité immédiate avec le public. Les musiciens tournés les uns vers les autres, dos au public, semblent capturer, une alchimie unique entre ses amis de longue date. Le public, lui, oscille entre communion silencieuse et hochements de tête frénétiques.
À peine le premier morceau terminé, un “J’aime beaucoup ce que vous faites !” jaillit de la foule, provoquant des rires complices.
Le set défile avec une fluidité désarmante. Puis vient au tour de l’un de leurs morceaux phare : Manhattan Youth. Une partie du public entonne le refrain, amplifiant l’intensité du moment.
Durant le concert, la foule est emportée dans leur univers tour à tour rageur et mélancolique. Leur musique puise dans un héritage rock explosif et nostalgique avec des inspirations comme The Strokes, The National ou encore Iceage.
Si la performance live manque encore de maturité, l’ensemble reste cohérent, porté par une énergie palpable et une grande sincérité, ce qui laisse entrevoir un avenir prometteur pour ces cinq New-Yorkais. Ils savent ce qu’ils font.
Difficile de ne pas remarquer l’évolution de Been Stellar, qui reste quand même plus assurés qu’en 2023 lorsqu’ils ouvraient pour le groupe anglais The 1975 lors de la tournée européenne. Certains attribueront ce regain d’assurance à leur tournée nord-américaine aux côtés du groupe de rock irlandais Fontaines D.C.
La setlist de douze morceaux puise dans l’énergie brute de leur premier album et de leur EP éponyme. Pourtant, une absence notable se fait sentir : My Honesty. Ce titre, marqué par ses changements de tempo abrupts et ses guitares tranchantes, contrastant avec le chant mélancolique de Sam Slocum, incarne un shoegaze affirmé qui trahit l’ADN indie du groupe. Une omission qui n’enlève rien à la force de leur performance, mais qui laisse toute de même un vide.
Après une heure de concert intense, Been Stellar quitte la scène sous les applaudissements en se faufilant à travers la foule pour rejoindre leur loge.
Peu de temps après, le groupe ne tarde pas à rejoindre ses fans au stand de merch installé dans un coin de la salle. J’en profite aussi pour me procurer une copie signée de leur premier album et pour échanger quelques mots avec Skyler, le bassiste, qui me confie avec un sourire qu’ils reviendront à Bruxelles – et, qui sait, peut-être avec My Honesty au programme. Bruxelles est déjà impatient de les revoir.
Le premier album Scream from New-York, NY est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Been Stellar est signé sous le label britannique Dirty Hit qui représente entre autres : The 1975, Wolf Alice, BEABADOOBEE.