Titre : La protégée du diable, tome 2 : Les Amants maudits
Autrice : Emilie Malherbe
Editions : Rebelle
Date de parution : 12 août 2024
Genre : Romantasy
Emilie Malherbe, autrice française de fantasy young adult, continue sa romance entre une humaine et un vampire dans le deuxième tome de La Protégée du Diable : Les Amants maudits, avec de nouveaux enjeux et personnages secondaires. Voici notre avis ! Ce volume peut être lu sans nécessiter la lecture préalable du premier tome.
Les cartes sont redistribuées.
Les suites suscitent souvent des attentes et des espoirs. La Protégée du diable n’échappe pas à cette règle. Dans ce nouvel opus, la protagoniste principale, Angelina, est toujours amnésique et livrée à elle-même plusieurs années après les événements du premier tome.
À l’exception de ce personnage, tous les autres éléments de l’intrigue ont été radicalement modifiés. Le protagoniste masculin, les aspects temporels, les alliances ainsi que les antagonistes ont été repensés. Une nouvelle intrigue se déroule dans un cadre non plus gothique mais post-apocalyptique, où certains sorciers pratiquent la magie et une milice privée s’entraîne continuellement pour éradiquer la menace des vampires.
La mélancolie présente dans le premier tome a été remplacée par une représentation d’un monde où la violence et la survie sont primordiaux. Nous nous éloignons ainsi de l’univers gothique précédemment exploré par l’autrice. Ce changement est relativement complexe à appréhender, notamment en raison de certains problèmes de cohérence au niveau de la trame narrative.
Le mieux est l’ennemi du bien
Le principal inconvénient de ce second opus réside dans le fait qu’il conserve certains éléments du premier tome tout en cherchant à innover et à modifier les attentes initialement établies. Cela a engendré une certaine confusion tout au long de l’œuvre, car nous tentions constamment d’établir des liens avec les éléments du premier tome, tout en percevant que l’autrice souhaitait nous orienter vers de nouvelles directions. Était-il nécessaire de maintenir une connexion subtile avec l’ouvrage précédent ? Ce lien entre des temporalités non réciproques n’a-t-il pas ajouté une contrainte inutile ?
Nous avons aussi trouvé regrettable que le personnage principal ne montre pas d’évolution. L’un des éléments constants entre les œuvres reste le caractère d’Angelina, qui persiste dans son incapacité à apprendre de ses erreurs. Ceci peut parfois sembler incohérent, comme lorsqu’elle insulte ceux à qui elle demande de l’aide, pour ensuite les supplier d’intervenir. Le personnage principal persiste dans une dynamique qui nuit à son attrait.
Il est évident qu’Émilie Malherbe possède une vision créative, mais ce tome semble en quête d’une identité narrative. Il reste, néanmoins, un ouvrage qui pourrait convenir à jeune public averti mais nous vous conseillons de débuter votre lecture par le second volume, puis de poursuivre avec le premier. Pour notre part, nous espérons qu’une direction plus claire et qu’une évolution des personnages puissent être envisagés à l’avenir.