Scénario : Yves Sente
Dessin : André Juillard
Éditeur : Dargaud
Sortie : 31 octobre 2024
Genre : Aventure
Le premier tome des Trois formules du professeur Sato fut le dernier album des Aventures de Blake et Mortimer réalisé du vivant d’Edgar P. Jacobs. Depuis, se sont succédés plusieurs scénaristes et dessinateurs, même si André Juillard fut le dessinateur le plus régulier parmi les successeurs de l’œuvre de Jacobs. Pour sa dernière œuvre – il est malheureusement décédé le 31 juillet dernier – André Juillard dessine les magnifiques paysages des Cornouailles dans un scénario d’Yves Sente. Un Signé Olrik qui reste dans les canons de l’œuvre de Jacobs tout en proposant quelques adaptations scénaristiques relatives au succès de nos héros.
Un nouveau groupe indépendantiste des Cornouailles sévit dans la petite ville de Sainte Corineus. Tout en manifestant contre l’afflux de nouveaux migrants économiques, le groupe est à la recherche du trésor légendaire du roi Arthur et de sa fameuse épée, Excalibur. Blake est alors envoyé sur place pour démanteler l’organisation et empêcher le triste dessein de leur chef. Au même moment, au Center of Scientific and Industrial Research de Londres, le professeur Mortimer présente l’une de ses nouvelles inventions révolutionnaires : une excavatrice de poche. Pour tester la résistance de cette prouesse technologique, la presse britannique annonce que celle-ci va être envoyée dans les Cornouailles.
Ecrire un album des Aventures de Blake et Mortimer, c’est, semble-t-il, cocher les cases du carcan classique – les deux héros qui se retrouvent toujours par hasard liés à la même enquête et montrent toute l’étendue de leurs capacités pour sauver le monde face à des vilains plus ou moins tenaces et crédibles au fil des albums – tout en renouvelant l’expérience par de nouveaux enjeux, de nouvelles trouvailles scientifiques…
Evoluer dans le carcan de la tradition tout en proposant une nouvelle expérience aux lecteurs, tel est donc le défi qui se pose aux auteurs à chaque nouvelle aventure de nos deux héros. Défi relevé cette fois-ci en emmenant les lecteurs dans les Cornouailles et en évoquant le thème de l’acceptation de l’immigration, question qui s’est toujours posée dans nos sociétés mais qui revient encore une fois en force aujourd’hui.
Garder l’attention du public au fil des trente albums que compte la série est une chose extrêmement ardue. En fonction de sa propre sensibilité, on appréciera dès lors à des degrés divers un nouvel opus, et c’est encore le cas avec ce Signé Olrik, qui est un bon album, mais qui, à mon sens, reste de facture un peu trop classique.