Scénario : Guillaume Meurice
Illustrateur : Sandrine Deloffre
Éditeur : Dargaud
Sortie : 11 octobre 2024
Genre : Humour
Il existe des albums qui transforment les bonnes idées en catastrophe et La révolte sans précédent est assurément l’un de ceux-là. Donner la parole aux animaux pour dénoncer le massacre du vivant et la disparition d’une grande partie des espèces est une bonne idée en soi, utiliser l’humour pour faire passer un discours militant l’est également, le rire pouvant désamorcer de nombreux conflits potentiels tout en distillant, s’il est utilisé de manière subtile, un message au second degré. Encore faut-il savoir l’utiliser de manière subtile, ce qui n’est pas le cas avec l’album de Guillaume Meurice et Sandrine Deloffre.
Et si les animaux, lassés de se faire abandonner, bouffer, massacrer, abattre, chasser, empailler, castrer et écraser sur le bord de la route, se révoltaient ? La Révolte sans précédent, c’est le récit des actions coup de poings de LA M.E.U.T.E (le Comité d’Action Radicale pour la Libération Animale), un gang d’animaux militants mal organisés mais très motivés pour se venger des humains.
Les soucis de scénario sont multiples et pourraient énerver assez rapidement le lecteur. Tout d’abord il y a la répétition : on comprend très rapidement que ces révolutionnaires animaliers ne sont pas très futés, néanmoins, insister lourdement sur ce fait à longueur d’album ne crée pas un sentiment d’empathie pour nos héros. D’autre part, on remarque assez vite que Guillaume Meurice utilise cet album non pas pour sensibiliser à la cause animale mais pour se venger du paysage audiovisuel – et de l’establishment – duquel il est issu. Encore une fois, il nous semble que le comique de répétition pourrait en lasser plus d’un. Au final, à la place de contenu, on a l’impression de se trouver face à une succession de clichés. Désolant!
Bien entendu, il est toujours difficile de juger par rapport à l’humour, chacun étant sensible à un style particulier, néanmoins, on aurait aimé que l’auteur soit plus subtil dans ces propos. Dès lors, nous ne pouvons pas vous conseiller la lecture de cet album.