Kids are fine
de Ji Won Lee
Drame
Présenté dans le cadre du festival du film coréen 2024
Parler de la mort n’est pas chose facile, encore moins lorsque des enfants sont impliqués. Souvent, par pudeur ou par voyeurisme, les scénaristes et acteurs n’arrivent pas à placer le curseur de la décence et du bon goût sur un juste milieu, rajoutant inutilement une dose de pathos malvenue ou s’enfermant dans un mutisme pesant. Raison de plus pour apprécier Kids are fine de Ji Won Lee, un film qui parle de la perte d’un proche tout en n’oubliant pas que la vie continue, surtout lorsqu’on est un enfant.
Alors que sa mère est malade à l’hôpital et que son père est toujours occupé, Da-yi, neuf ans, mange, dort et parvient à tout faire tout seul. Un jour, il part pour un court mais fastidieux voyage pour retrouver sa mère avec l’aide de ses amis.
La vie malgré tout
Dans Kids are fine, les protagonistes principaux sont les enfants et cela se ressent. Ji Won Lee réussit à leur donner la parole sans infantiliser le propos, introduisant le thème de la perte de manière subtile sans modifier radicalement leur existence – Da-yi est affecté par l’absence de sa mère, d’autant plus que celle-ci a une influence sur la manière dont les autres enfants le considèrent, néanmoins, il essaie de surpasser cela comme le ferait tout enfant confronté à des épreuves similaires.
Une belle aventure
Certains pourraient voir dans Kids are fine uniquement un drame traitant de la mort et du harcèlement scolaire, mais c’est bien plus que cela. C’est également un très beau récit initiatique, un épisode de résilience et de dépassement de soi à travers une belle aventure. Si l’on est ému à la vision de ce film, on sourit également souvent face à l’ingéniosité et au courage de ces enfants à qui l’on permet très rarement d’être enfant, rêveur, joyeux et insouciant.
Encore une fois, le festival du film coréen nous montre la palette diversifiée des œuvres et des thèmes abordés dans le cinéma coréen contemporain. Un cinéma qui vaut la peine que l’on s’y intéresse.