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    Moi j’y crois pas : dialogues sans éclat pour illustrer un amour fatigué

    Ambiance vintage et télévision omniprésente sur la scène de la salle des Voûtes du théâtre Le Public. Rien ne laisse présager la vive joute verbale qui va bientôt éclater devant les spectateurs. Jean-Claude Grumberg, auteur de la pièce, met en scène un couple qui a déjà plusieurs années de vie commune derrière lui. Bien que leur âge ne soit pas explicité, on devine qu’ils ont franchi la soixantaine. Entre désir de dialoguer, besoin d’avoir raison ou peur du silence, les protagonistes s’engagent dans des échanges vifs mais parfois un peu plats. Cécile Van Snick et Bernard Cogniaux, dans les rôles principaux, font preuve d’une énergie et d’une expressivité remarquables.

    Monsieur débute toutes ses phrases par « Moi j’y crois pas ! » tandis que Madame, toujours en désaccord, rétorque avec une foi inébranlable dans tout ce qui l’entoure. Les sujets évoqués sont nombreux, entre le yéti, Victor Hugo et la vie après la mort, « les jours sont de plus en plus longs et les minutes de plus en plus courtes ». Heureusement, les documentaires animaliers leur offrent quelques instants de répit. Même les menus soigneusement préparés par Madame n’échappent pas à la critique acerbe de Monsieur.

    « Ce n’est pas parce que tu n’y crois pas et que moi j’y crois que tu dois tirer ta tronche du lundi, même les jours fériés », lance Monsieur, symbolisant l’usure du temps sur ce couple qui semble avoir pour seules distractions les disputes et la télévision. Une vision assez sombre de l’amour, traitée avec humour mais dont les dialogues manquent parfois d’intérêt. Si l’on ne peut rien reprocher aux comédiens qui incarnent brillamment ce couple à la dérive, le texte, quant à lui, ne plaira pas forcément à tous. À chacun d’en décider.

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