Kaos
Réalisateur : Charlie Covell
Genre : Comédie, Drame, Fantastique
Acteurs et actrices :Jeff Goldblum, Janet McTeer, Stephen Dillane
Nationalité : Grande-Bretagne
Date de sortie : 29 août 2024
Après la série Percy Jackson, c’est au tour de Netflix de revisiter la mythologie grecque avec Kaos.
A travers cette série, Charlie Covell (créatrice) offre une réinvention contemporaine des mythes anciens. Au lieu de transposer simplement les dieux dans notre monde moderne, Kaos opte pour une uchronie bien pensée où les divinités grecques demeurent les maîtres incontestés du monde. Dans cet univers, les dieux n’ont jamais disparu de la mémoire collective et continuent d’être vénérés. À l’image des récits antiques, ces divinités modernes sont toujours aussi impérieuses, impatientes, déjantées et imprévisibles.
L’intrigue principale suit six humains qui découvrent qu’ils sont des éléments essentiels d’une prophétie ancienne impliquant les dieux de l’Olympe. Cependant, être lié au destin des dieux n’a rien d’une bonne nouvelle. Parmi ces humains, on retrouve des personnages comme Orphée, Eurydice, Cénée et Ariane, tandis que du côté divin, on côtoie Zeus, Poséidon, Hadès, Héra et Dionysos, ainsi que le titan Prométhée.
“Délire mythologico-capitaliste !”
Kaos ne se contente pas de revisiter les mythes, elle propose aussi une critique acerbe du capitalisme moderne. Les dieux y sont comparés à des milliardaires vivant dans des enclaves fermées, préoccupés uniquement par leur bien-être au détriment de l’humanité, déconnectés des réalités et même de leurs propres émotions. Parallèlement, des politiciens s’accrochent désespérément à leur pouvoir, rampant aux pieds des puissants (les dieux).
Dans son approche du pouvoir, Kaos esquisse une critique virulente mais somme toute simpliste, du capitalisme et des dérives autoritaires qui en découlent.
Avec cette œuvre aussi originale que décalée, Kaos entraîne le spectateur dans un univers où mythes et légendes grecques sont réinterprétés sous un prisme moderne.
Kaos l’héritier de Good Omens et The Boys
Audacieuse tant sur le plan visuel que narratif, Kaos s’impose comme un cocktail explosif où l’humour côtoie sans complexe le gore. Imaginez une fusion délirante entre Good Omens, pour sa relecture irrévérencieuse des croyances et mythes religieux qui façonnent nos sociétés, et The Boys, avec ses excès, ses scènes sanglantes et très crues. Ici, les choix artistiques servent le récit. Loin d’être gratuit, ce choix esthétique propulse la série dans un univers à part, où chaque éclat de violence souligne l’ampleur de la démesure des mythes antiques. Une sorte de traduction moderne et survoltée des divinités et des légendes, sans jamais perdre de vue l’essentiel : raconter une histoire qui ne laisse personne indifférent.
En creux, la série propose aussi une critique des croyances humaines, de notre rapport à la religion et la spiritualité. Elle oppose de façon primaire athéisme (le bon) et déisme (le mauvais) se faisant ainsi une critique quelque peu stérile de la religion et la spiritualité.
Si l’intrigue centrale se révèle efficace et sans fioritures, on regrette néanmoins que l’univers mythologique ne soit pas davantage exploré. Le récit semble se focaliser exclusivement sur les grandes figures divines, laissant de côté une richesse mythologique qui aurait mérité plus d’attention. Les puristes risquent d’être un brin frustrés. D’autant que le format resserré limite parfois la profondeur narrative, là où un développement plus étendu aurait pu permettre aux intrigues secondaires de prendre leur envol.
Mais que vous soyez un aficionado de mythologie ou simplement fan de Jeff Goldblum (Zeus), Kaos aura peut-être de quoi vous séduire.