À l’occasion de la seconde édition de la « tournée du stand-up », rencontre avec le fondateur de la plateforme qui organise cet évènement, l’occasion d’en apprendre plus sur la création de celle-ci et de revenir sur l’évolution de la place du stand-up en Belgique.
Pouvez-vous nous parler de la naissance de « What The Fun » ?
« What The Fun » a été fondé avec un ami il y a 9 ans, à la base c’était un projet d’artistes humoristes amateurs qui voulaient organiser des événements centrés autour de l’humour. Il y a 9 ans, il n’existait pas de lieu ou des humoristes sans aucun CV pouvaient monter sur scène et essayer des blagues devant un petit public alors que des événements similaires existaient à foison dans d’autres grandes capitales européennes et dans le monde anglophone ! On a donc trouvé un petit bar à Bruxelles, le café Floréo, qui a bien voulu nous accueillir un jeudi par mois et on a commencé à y faire des spectacles de stand-up.
La sauce a pris, peu à peu le projet s’est développé, on a commencé à jouer dans différents lieux, à agrandir le public et le nombre d’artistes présents. On est ensuite devenu une ASBL, on s’est structuré et aujourd’hui, on est une association qui organise 200 évènements à l’année en fédération Wallonie-Bruxelles avec plus de 120 artistes actifs. On organise tous ces évènements-là dans le but de mettre en avant le stand-up, l’humour et la nouvelle vague des artistes belges qui sont très talentueux et qui méritent toujours plus de visibilité !
En Belgique, il y a 9 ans, la place du stand-up était donc quasiment inexistante ?
Effectivement il y avait très peu de structures qui existaient en Belgique et elles étaient très orientées vers des artistes professionnels, déjà aguerris ou alors des artistes français très connus.
Il n’y avait que peu de places pour ce qu’on appelle des « scènes ouvertes » car il y avait peu de public et de jeunes artistes pour s’y essayer. On est fier, avec « What The Fun », d’avoir pu lancer l’intérêt pour le stand-up en Belgique et d’avoir été le coup de main pour beaucoup de jeunes artistes qui, aujourd’hui, sont professionnels dans le milieu !
Car « What The Fun » a véritablement contribué à la popularisation de cette discipline, surtout en offrant une scène à beaucoup de jeunes artistes qui n’avaient pas d’endroit où s’essayer car le stand-up à la particularité d’être un art qui s’exerce en le pratiquant. Le stand-uppeur doit pratiquer ses blagues, les écrire et réécrire, les organiser et les corriger sur base de l’expérience qu’il a devant un public.
Pour le moment se déroule la deuxième édition de la tournée du stand-up mais comment ce projet a-t-il commencé ?
La première édition est née de la volonté de continuer de mettre en avant la discipline du « stand-up comedy » pour l’amener là où d’autres arts plus classiques et reconnus ont le droit d’exister : les centres culturels. On a profité d’un appel à projet lancé par l’ancien ministre de la Culture qui nous a permis une certaine crédibilité auprès des centres culturels belges. Il y a deux ans on a fait un grand travail de prospection en se présentant, en présentant nos jeunes artistes avec cet objectif d’intéresser les amateurs de stand-up mais aussi tout le public consommateur de culture au sens large qui, régulièrement, vont dans les centres culturels pour regarder un spectacle. On voulait montrer des artistes qui sont belges, qui sont talentueux et qui, malheureusement, n’ont pas encore la visibilité des grands artistes français qui viennent aussi remplir les grandes salles de Belgique.
Ce projet a donc très bien fonctionné l’année passée, on a fait 19 dates, on a touché 5000 personnes et les centres culturels étaient ravis de cet exercice. On relance donc l’expérience cette année dans 19 lieux également afin de continuer la même mission.
Pour les humoristes amateurs qui nous lisent, comment rejoindre « What The Fun » ?
Le groupe des artistes actifs de la plateforme s’agrandit petit à petit quand on repère des artistes intéressants qui, à force d’essais sur des petites scènes ouvertes, se font connaitre, se montrent et qu’ensuite nous intégrons dans la structure.
Le monde de l’humour aujourd’hui, et particulièrement à Bruxelles, est un monde qui, si on a envie de monter sur scène, nécessite de beaucoup se montrer, il faut gagner en popularité, il faut pouvoir oser envoyer des messages, aller chercher les occasions de jouer pour, peu à peu, se voir offrir plus d’opportunités dont celle de rejoindre « What The Fun ».
Quels sont vos projets pour la suite, après cette seconde édition de la tournée du stand-up ?
Pendant toute l’année on organise des spectacles partout en Belgique, on est très centré à Bruxelles et dans le Brabant Wallon mais on essaie de s’exporter un peu plus. Aussi, on travaille en ce moment sur la création d’un lieu à Saint-Gilles (Bruxelles) qui sera un centre de développement de l’humour avec deux salles de spectacles, des espaces de création et de travail ainsi qu’un lieu de restauration pour accueillir public, travailleurs et artistes dans un espace dédié à l’humour. C’est un gros projet sur lequel on travaille depuis deux ans et qu’on espère voir ouvrir en 2025 !
Les dates de la deuxième édition de la tournée du stand-up sont à retrouver ici : https://www.whatthefun.be/tournee/