Late Night with the Devil
Réalisateur : Colin et Cameron Cairnes
Genre : Horreur
Acteurs et actrices : Ian Bliss, Laura Gordon, David Dastmalchian
Nationalité : USA
Date de sortie VOD : 28 août 2024
Date de sortie DVD/Blu-Ray: 11 septembre 2024
Parce qu’il bénéficie souvent de conditions de production modestes, poussant les cinéastes à redoubler d’inventivité créative pour accoucher de leur vision, le cinéma de genre voit régulièrement apparaître des réalisateurs que l’on pourrait qualifier de « petits malins ». Derniers en date, les frères Cameron et Colin Cairnes et leur Late Night with the Devil sont un exemple frappant de ce cinéma roublard, tentant vainement de dissimuler sous un concept plastique la pauvreté de son imaginaire.
Pensé comme une expérience de cinéma radical, ce premier film condense tous les éléments nécessaire à créer la hype : patine vintage 70’s, aura « indé » et concept pitchable en une phrase. Il se présente à nous sous la forme d’un reportage télé sur Jack Delroy, présentateur d’un late show sur le déclin qui aurait, dit-on, frayé avec une secte satanique. Après un rapide portrait, le narrateur annonce au spectateur qu’il s’apprête à assister à la dernière émission de l’animateur, diffusée en direct le soir d’Halloween 1977, centrée sur le thème de l’occulte.
Ce qui ressemble à un parti pris de mise en scène intéressant – assister en temps réel à un programme télé dans lequel les forces du mal vont peu à peu se manifester – se révèle très vite n’être qu’un carcan formel arty, chic et creux pour tenter d’habiller une histoire de possession démoniaque et de deuil comme on en a vu des centaines. Une vieille soupe frelatée, tout juste servie dans un bol vintage en somme.
Sujet à controverse pour son recours à l’intelligence artificielle dans la création d’habillage graphique, le film ne se hisse même pas à la hauteur de la polémique. Que celles et ceux qui craignaient déjà qu’il ne pave la voie au tout-machine soient rassurée·es : si Late Night with the Devil prouve une chose, c’est que le temps où les ordinateurs pallieront à une inspiration paresseuse, aux recettes éculées recyclées dans des formes tapageuses, est encore bien loin.