Titre : Le livre qui refusait de brûler
Autrices : Max Lawrence
Editions : Bragelonne
Date de parution : 3 juillet 2024
Genre : Fantasy
Mark Lawrence est un auteur américain de fantasy, doublement récompensé par le prix David Gemmell et qui a déjà une riche bibliographie à son actif. Également chercheur spécialisé en Intelligence artificielle, il propose dans La Trilogie de la bibliothèque une immersion dans un lieu qui défie les lois de la physique et dans lequel la connaissance n’a pas de prix.
Une histoire entre le temps et l’espace
Livira vivait aux confins de la civilisation, dans la poussière, jusqu’à ce qu’une brutale attaque des sabbres décime entièrement son village. Elle ne doit sa survie qu’à un soldat qui l’emmènera, elle et les autres enfants des sables, vers la grande cité. Son audace et sa fougue lui permettront d’intégrer la prestigieuse bibliothèque. Si elle veut grimper les échelons, elle doit s’extraire de sa condition et son tempérament fonceur sera son meilleur allié.
Evrar, quant à lui, est prisonnier de la bibliothèque avec ses trois frères et sœurs. Aucune échappatoire ne leur est accessible, leurs seuls compagnons sont deux êtres étranges appelés : le soldat et l’assistante. La taille de la bibliothèque est immense, elle héberge tout le savoir des empires et on ne lui connait aucune limite.
Bien qu’ils n’auraient jamais dû se rencontrer, ces deux-là défient les lois de l’univers et du temps en liant leur destin l’un à l’autre. On dit que la plus fabuleuse des histoires peut atteindre les étoiles mais elle peut aussi révéler des vérités cachées et faire basculer le destin du monde.
Tu es poussière et tu retourneras à la poussière
C’est une œuvre qui nécessite un certain degré d’engagement et de concentration. Le worldbuilding est excessivement travaillé et très dense à aborder. Il n’est pas rare de devoir relire plusieurs fois la même page afin de véritablement comprendre tous les termes. Pour les fanatiques des ambiances mystérieuses, fouillées, à l’ambiance Mad Max/Steampunk, vous allez être comblés.
Les thématiques abordées dans le livre sont imminemment politiques, il est question de désinformation et de propagande, on y dénonce la culture de la haine, l’aveuglement qu’elle engendre et la course à l’armement. Le livre prend du sens progressivement lorsque Livira et Evrar se rencontrent. De plus, l’auteur distille dans le roman plusieurs clins d’œil à la littérature classique en jouant sur les mots et les citations. Les temporalités différentes enrichissent les enjeux et densifient le mystère qui se conclut par un plot twist détonnant.
Le Livre qui refusait de brûler est une expérience de lecture unique. Nous n’avons pas souvenir d’avoir lu un ouvrage aussi particulier et singulier. L’expérience de lecture est difficilement explicable tant elle est personnelle. C’est un ouvrage à expérimenter comme on testera une gastronomie exotique, on ne sait pas à quoi s’attendre, la seule manière de se faire une idée, c’est d’y gouter.