Titre : La protégée du diable
Autrices : Emilie Malherbe
Editions : Rebelle
Date de parution : Juillet 2024
Genre : Romantasy
Emilie Malherbe est une jeune autrice française qui, avec La protégée du diable, signe sa deuxième œuvre de fantasy, une romance maudite entre un vampire et sa promise.
Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis
Angelina a dix-sept ans, depuis l’accident de voiture dont elle a été victime et qui a causé la mort de ses parents, elle n’a plus aucun souvenir de son ancienne vie. Aucune enfance ni amitié ne viennent peupler ses songes, uniquement d’étranges visions qu’elle attribue à son stress post traumatique.
Un soir, bien que réticente à suivre ses colocataires, elle se rend à « L’Etrange », une boîte de nuit select à la réputation sulfureuse. Lustres en os humains, cocktails couleur rouge sang et personnel à l’apparence baroque, Angelina ne souhaite qu’une seule chose : rentrer chez elle le plus vite possible.
Accoudée au bar, elle croise alors le regard d’un jeune homme à l’aura magnétique et complètement fascinée par cette nouvelle rencontre, elle accepte de la suivre chez lui. Dans son repère, l’énigmatique inconnu révèlera sa nature de vampyr à la jeune femme. Troublée et inquiète pour sa vie, Angelina commettra une terrible erreur en tentant de se sauver. Cette nuit à l’Etrange sera désormais synonyme de vengeance mais peut-être aussi de vérité sur ses étranges visions.
Romance, sang et boite de nuit
Dans l’œuvre, nous suivons une protagoniste féminine qui souffre d’hallucinations. Le récit tourne principalement autour des flashbacks qui surviennent inopinément et qu’elle n’arrive pas à expliquer. On oscille entre l’époque contemporaine et l’époque victorienne, berceau de l’imaginaire gothique et période qui a vu émerger une littérature fantastique sombre, on pense notamment à Dracula ou Dorian Grey. C’est également à cette époque que le spiritisme connait une grande popularité et où une certaine aristocratie se plaisait à se donner des frissons auprès de mystiques censés communiqués avec l’au-delà. Le mythe du vampire faisait alors partie du folklore populaire et le cimetière de Highgate à Londres était connu pour héberger l’un d’entre eux. Il y avait donc du sens à placer l’action de l’ouvrage à cheval avec cette époque. Nous avons aussi trouvé le petit clin d’œil au Dr Frankenstein dans la création du mythe du vampire original et atypique. On sent l’amour de l’autrice pour cette littérature et sa fascination pour le mystère.
Nous avons apprécié le recours à la temporalité et l’imaginaire qui a été créé autour de cette romance. A notre sens, l’écriture et la narration s’adressent à un public plus jeune, le livre mentionne d’ailleurs la mention lecture dès 12 ans. L’œuvre pourrait pleinement correspondre à cette génération et lui permettre d’approcher une fantasy gothique adaptée à leur sensibilité.
La protégée du diable est une rafraichissante mise en bouche qui utilise les codes du mythe du vampire tout en gardant une réserve et une pudeur qui conviennent parfaitement à une jeune audience.