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    Kallocaïne, s’emparer des esprits

    Titre : Kallocaïne
    Autrice : Karin Boye
    Editions : Folio SF
    Date de parution : 6 juin 2024
    Genre : dystopie

    Considéré comme l’une des quatre principales dystopies du XXe siècle avec Nous (Zamiatine, 1920), Le Meilleur des mondes (Huxley, 1932), et 1984 (Orwell, 1949), Kallocaïne de l’autrice suédoise Karin Boye nous interroge sur les limites que peut exercer un état totalitaire sur ses citoyens.

    Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’État Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l’individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d’entretenir de rares citoyens.

    De nombreuses sources d’inspiration

    Ecrit en 1940 à une époque où les exemples d’états totalitaires étaient légion, l’œuvre de Karin Boye pousse le raisonnement du contrôle des citoyens par l’état à son paroxysme, instrumentalisant ceux-ci à un niveau rarement atteint dans la littérature. Car même si son récit se base sur la propagande mise en place dans des pays comme l’Union Soviétique, l’Allemagne nazie ou l’Italie fasciste, elle ne laisse aucun répit aux citoyens de son récit dystopique, la surveillance étatique se prolongeant jusque dans les pensées intimes de ceux-ci.

    Réflexion sur la nature humaine

    Outre cette vision cauchemardesque et les questions éthiques qu’elle soulève, l’autrice évoque un autre point fondamental, à savoir la question de la cohésion sociale et de l’effritement de la confiance dans l’état et dans les autres au fur et à mesure que le contrôle des individus se renforce. Et au final une réflexion sur la nature humaine, la propension des individus à créer des liens – la question de l’inné et de l’acquis dans ce domaine – et la capacité de l’état à briser ceux-ci, quitte à dénaturer l’humain, un être profondément social dans sa nature même.

    Abordant le concept de totalitarisme d’un point de vue légèrement différent que les trois autres ouvrages précités, Kallocaïne s’insère parfaitement dans l’étude de ce sujet et constitue un excellent complément à des livres comme 1984, Nous, Le meilleur des mondes ou encore Farenheit 451.

     

    Vincent Penninckx
    Vincent Penninckx
    Responsable BD

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