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    Le Wolubilis présente Monographies

    L’un est un artiste bruxellois (Vincent Strebelle) accompli, dessinateur, sculpteur. L’autre est français (Emmanuel Bayon) et sort tout droit de l’école. Les deux s’exposent ensemble à Bruxelles, et ce jusqu’au 14 décembre. Une occasion de mettre en balance le travail d’un artiste-plasticien confirmé et l’ambition d’un jeune homme qui fait son entrée sur la scène des Arts.

    Sans surprise, ce sont des sculptures de Strebelle qui nous accueillent sur le site du parc Malou, avant même l’entrée dans la Médiatine. Une fois la porte poussée, nous pénétrons au cœur d’une installation définie comme étant une page-plage. Il s’agit d’un impressionnant dispositif où la force de vents artificiels déplace un module qui crée une œuvre dessinée dans le sable en temps réel. D’autres éléments tels que des pistolets d’architecture ou la sculpture d’une femme prostrée vont maladroitement compléter la mise en scène pourtant très réussie. Dans d’autres salles, l’artiste développe diverses sculptures mêlant métal et miroirs, des compositions picturales abstraites ou encore des tableaux de bois, imitant à s’y méprendre l’éclat métallique.

    Visiblement troublé par les toupies, l’artiste s’essayera à certaines réinterprétations. Les plus petites versions, sculptées au moyen de la mie du pain du matin donneraient naissance, une fois plantées, à des versions de bois plus élaborées, d’une hauteur d’homme! C’est du moins ce qu’un vieux monsieur inspiré par l’Art de Strebelle m’a expliqué face à ses œuvres.

    L’étage supérieur est consacré à Bayon qui, muni de peinture rouge et de bois, va s’autoproclamer médecin de nos espaces urbains et s’appliquer à panser les blessures de la ville. C’est ainsi qu’il va sécuriser des pylônes électriques, replacer ou remplacer des pavés, gardes-corps, murets, réparer du mobilier urbain, des abribus… L’audacieux osera même parachever une croix religieuse, compléter un texte manquant sur une stèle funéraire et créer des étriers sous les pieds d’un cavalier de bronze.

    Quelques interventions sur le lieu de l’exposition tenteront de réveiller nos sens mais la plupart de ses créations nous serons livrées au travers de photographies. Une décontextualisation qui ne permet sans doute pas d’apprécier à leur juste valeur les réalisations. Il reste qu’à espérer tomber, au détour d’une rue, sur un pansement de l’artiste. Nul doute qu’on se prêterait à s’émouvoir sur notre ville comme l’on s’émeut pour quelqu’un qui nous est cher.

    Katelyne Marion
    Katelyne Marion
    Journaliste au Suricate Magazine

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