auteur : Frédéric Gonin
édition : Actes Sud (Classica)
date de sortie : octobre 2014
genre : Biographie
Joseph Haydn arrive souvent dans les esprits après Mozart, Beethoven ou Jean-Sébastien Bach. Et pourtant, le compositeur a inspiré Mozart et Beethoven, son élève. Vénéré en son temps, Haydn peut être considéré« comme le père fondateur de la symphonie ou du quatuor à cordes et celui grâce à qui la musique dite classique a pu s’épanouir ». C’est ce que Frédéric Gonin, professeur agrégé d’Education musicale ayant fait sa thèse de doctorat sur l’art de la fugue chez les classiques viennois, essaie de mettre en avant dans Joseph Haydn paru chez Actes Sud-Classica.
Le premier chapitre s’attarde tout d’abord sur la vie du compositeur. Elevé dans un milieu modeste, Haydn est très tôt sensibilisé à la musique, son père jouant de la harpe de manière intuitive. Lors de ses premières années à Vienne, il apprend par la pratique le chant et la musique, ainsi qu’en autodidacte l’orgue et le clavecin. Il étudie en outre les traités de musique de Jean-Sébastien Bach. Tout cela va concourir à nourrir son esprit et développer sa personnalité artistique. Ce premier chapitre nous permet d’aborder de manière concrète les divers épisodes de la vie du compositeur : ses premières années, ses années au service des trois princes Estherhàzy, ainsi que la période « d’homme libre ».
Après ce premier aspect chronologique et historique de la vie du compositeur, Frédéric Gonin aborde la personnalité de l’artiste. Les facettes de l’homme d’une part conservateur, d’autre part simple et modeste, y sont exposées, ainsi que les éléments ayant convergé pour créer l’idée d’Haydn, qui ne colle pas forcément avec la réelle personnalité de du compositeur.
La personnalité de l’artiste est ensuite complétée par une vue d’ensemble de son style musical. On y apprend que Haydn a, durant toute sa longue carrière, eu un souci de renouvellement, ne copiant ni lui-même, ni d’autres compositions. Son style est ensuite comparé au style galant de l’époque et à la notion de classicisme. Enfin, les éléments du style haydnien sont mis en évidence. Bien que très complet, ce chapitre est peut-être moins accessible au néophyte en musique, devant relire attentivement les divers passages afin de bien comprendre les subtilités du discours musical.
Enfin, l’auteur traite dans la dernière partie les oeuvres d’Haydn en subdivisant la musique symphonique, la musique de chambre, la musique pour clavier, la musique vocale profane et la musique religieuse. Ce chapitre est encore plus technique et fournit bon nombre de détails sur la création de Haydn. Un annexe comprenant une indication discographique permet de compléter cette partie d’écoute des enregistrements des diverses oeuvres en question.
Frédéric Gonin nous offre un regard de spécialiste sur Joseph Haydn, néanmoins accessible au grand public. Partant d’informations générales pour arriver à des considérations plus techniques et musicales, le lecteur assidu pourra piocher les informations lui permettant de comprendre le processus créatif d’Haydn et les subtilités de son discours musical.