scénario : Jean Dufaux
dessin : Enrico Marini
éditions : Dargaud
sortie : 24 octobre 2014
genre : Aventure, fantastique
La plupart d’entre vous sont peut-être déjà passés devant la bande-dessinée populaire Rapaces sans prendre la peine d’ouvrir un de ces albums. Dargaud vous offre la possibilité de remédier à cette grande erreur et vous permet de vous plonger pleinement dans cette histoire qui offre un mélange détonnant de suspens, de violence, d’intrigue, de sexe et de combat pour le pouvoir.
C’est dans un monde assez sombre qu’évoluent l’inspecteur Vicky Lemore et son collègue… mais c’est leur monde. Jusqu’au jour où une étrange série de meurtres vient perturber leur quotidien. Toutes les victimes ont comme point commun d’avoir un kyste derrière l’oreille droite. Particularité anatomique qui, après enquête, s’avère assez répandue dans les alentours… particularité anatomique qui caractérise une certaine partie de la population, celle des gens dit « de la nuit », celle des vampires. Sauf que depuis les vieilles légendes qui parlent d’eux, ces êtres si particuliers ont beaucoup changé. Pouvant évoluer au grand jour sans avoir à craindre la lumière du soleil ni les objets de culte, ils sont devenus la mémoire du monde et règnent en maitre sur celui-ci. Mais pour être devenus des maitres de la finance et de la politique, ils en ont oublié leur vraie nature et ce sont des membres des plus sauvages de leur communauté qui viennent leur rappeler qui ils sont.
Il est certain que la légende de l’existence de suceur de sang a eu le vent en poupe ces dernières années et qu’après avoir voguée sur le succès auprès du public adolescent, la thématique peut refroidir. Cependant Rapaces a de loin précédé cet engouement général puisque le premier tome fût publié en 1998. Si malgré cela, les histoires de vampires ont du mal à éveiller votre intérêt, sachez que Rapaces témoigne d’une véritable qualité de récit s’appuyant sur les ressorts du polar. Il ne faut que quelques pages pour être happé par l’histoire.
Les dessins d’Enrico Marini viennent égaler la qualité du récit de Jean Dufaux. Un cadrage vivant, dynamique et original s’exprime en duo avec une grande maitrise de la couleur. Le tout offre au spectateur des pages vibrantes où l’esthétisme est travaillé avec le plus grand soin. Une attention toute particulière est portée à la qualité du trait jusque dans ses moindres détails. Rapaces témoigne de la qualité que forme le duo Marini–Dufaux et offre au lecteur une histoire envoutante qui se dévore d’une traite.
