We Are Zombies
de RKSS
Zombimédie, comédie horrifique
Avec Alexandre Nachi, Megan Peta Hill, Derek Johns
Sortie en salles le 31 juillet 2024
Etant adepte des Zombimédies ou comédies de zombies, on ne pouvait pas passer à côté de cette adaptation canadienne de la BD Les Zombies qui ont mangé le monde de Jerry Frissen et Guy Davis, sortie dans les années 2000 chez Humanoïdes Associés. Ayant eu la bénédiction des auteurs originaux, le trio de réalisateurs et réalisatrices derrière RKSS (Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissell et François Simard, le trio canadien qui avait déjà réalisé le surprenant Turbo Kid, découvert au BIFFF en 2015) avait toutes les cartes en main pour proposer un bon moment d’humour horrifique.
Le postulat de départ de la BD et du film est le suivant : si les morts sont bien revenus à la vie, ils ne passent pas leur temps à bouffer tout le monde. On décide alors de les appeler les « non-vivants » et on essaye tant bien que mal de les réintégrer à la société. Mais comment faire pour cohabiter quand plus personne ne meurt ? Si dans la BD, ça part dans tous les sens (conflits religieux entre anciens papes, tentatives politiques de relancer d’anciens présidents, volonté d’un leader zombie de conquérir le monde, etc.), dans le film, une multinationale pharmaceutique (Coleman) tente de faire du fric en débarrassant les honnêtes citoyens de leurs zombies encombrants. On suit alors en parallèle les combines de trois amis (Karl, sa sœur Megan et son pote Freddy) qui arnaquent Coleman en leur piquant leurs zombies afin de les revendre à un artiste performeur qui les utilise pour ses spectacles macabres. Mais deux employés de Coleman, qui ont perdu trop d’argent à cause d’eux, kidnappent la grand-mère de Karl et Megan afin de récupérer leur mise. Il va falloir fournir à leur gros client, le zombie qui leur permettra de régler leurs dettes.
Si la bande dessinée développait une tonne de gags et d’histoires rocambolesquement trashs sur les conséquences du monde dans lequel vivent les héros, le film est obligé de restreindre cet univers. Et malheureusement, cela enlève un peu la saveur du concept de base et le scénario semble manquer d’enjeux. Le trio RKSS a beaucoup d’idées mais a du mal à toutes les inclure dans les 80 minutes du long-métrage, ce qui laisse l’impression décevante qu’ils n’arrivent pas à exploiter l’univers dans lequel les personnages évoluent et qu’ils n’arrivent pas non plus à développer une trame intéressante. C’est encore plus frappant après avoir lu les quatre tomes de la BD originale. Et, de manière chauvine, on regrette que le personnage de Freddy Merckx ne soit plus un gros belge faisant plein de références à son pays.
Par contre, même si les personnages ne ressemblent pas beaucoup à ceux créés par le dessinateur Guy Davis, les comédiens et la comédienne les interprétant réussissent à en faire des héros plutôt attachants, drôles et sympathiques, ce qui donne un peu de peps à un film un peu mou. De plus, l’expérience du trio RKSS sur leurs films précédents (Turbo Kid, Summer of 84) leur permet d’assurer au niveau des maquillages et des effets spéciaux. Il y a d’ailleurs quelques bons moments de massacre de zombies dans ce film. Et comment ne pas mentionner le site de ZILF (pour comprendre, cherchez du côté des MILF et devinez ce que veut dire le Z…) consulté par Karl ?
En conclusion, en passant du trash au potache, We Are Zombies nous fait plutôt regretter la BD dont il est issu, mais offre tout de même un bon divertissement grâce à ses trois protagonistes plutôt sympathiques. Mais le long-métrage aurait peut-être gagné à être un poil plus long afin d’être plus cohérent du côté du scénario, trop brouillon, incohérent et peu développé.