scénario : Stephen Desberg
dessin : Enrico Marini
éditions : Dargaud
sortie : 7 novembre 2014
genre : Cape et épée, aventure
La sortie d’un nouveau tome du Scorpion est toujours un événement attendu dans le monde des fans du 9ème art. La série à succès de Stephen Desberg et Enrico Marini paraît depuis 2000 et reste une des histoires de cap et d’épée les plus soignées de la bande dessinée actuelle.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore les aventures d’Armando Catalano, dit le Scorpion, il est grand temps de découvrir ce charmant voleur et revendeur de reliques saintes qui se déplace sur les toits de la Rome papale de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Son ennemi juré, le Cardinal Cosimo Trebaldi, arrive, grâce à l’appui de ses redoutables moines guerriers, à prendre le contrôle du Trône de Saint Pierre. C’est l’accomplissement d’une lutte de pouvoir qui règne à Rome en ce siècle des Lumières et Trebaldi, qui est membre d’une des neuf familles régnantes, fait de l’Église l’instrument pour affirmer son pouvoir tellement temporel et si peu spirituel. Les Trebaldi font partie de ces familles de nobles qui se partagent le pouvoir dans l’ombre et qui depuis la République romaine dictent leurs lois aux Européens à travers les siècles. Le Scorpion, quant à lui, est le fils d’une hérétique brûlée pour avoir menée jadis un homme d’Église vers la dépravation. Cette hérésie a laissé sa marque, c’est-à-dire une tache en forme de scorpion sur le dos d’Armando Catalano. C’est au fil des tomes que celui-ci découvre qu’il est plus proche des Trebaldi qu’il ne l’avait imaginé.
Dans le onzième tome, le Scorpion, qui n’accepte pas encore son lien familial avec la famille Trebaldi, se trouve confronté à un tueur en série qui vise à l’éliminer, ainsi que l’entièreté de la puissante lignée. De fait, le mystère qui avait a priori tendance à s’éclaircir, n’en devient que plus opaque. Qui est derrière ce mystérieux tueur et pourquoi en a-t-il après le prétendu secret des Trebaldi ? On n’en sera pas beaucoup plus et c’est là la principale critique à faire à ce onzième volume de la série : on n’a pas l’impression d’avancer beaucoup dans l’histoire et l’attente du douzième tome se fera, à nouveau, très longue. Mais finalement peu importe, les dessins en aquarelle de Marini font toujours mouche et les desseins du scénario de Desberg n’ont pas fini de captiver les aficionados de la série.