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    Bernard Foccroulle, Récital d’Orgue

    Bernard Foccroulle, maitre incontesté de l’orgue, a été l’hôte ce dimanche 26 octobre de la cathédrale Saint-Michel et Gudule, faisant vibrer ses tuyaux sur une partition de Jean-Sébastien Bach : KlavierÜbung III. C’est une partition que connait bien l’organiste, ayant effectué de nombreux enregistrements de l’œuvre pour orgue du maitre baroque. Bernard Foccroulle a étudié l’orgue au conservatoire de Liège et est actuellement professeur au conservatoire Royal de Bruxelles.

    Accords et mélodie ont dès lors résonnés dans l’impressionnante cathédrale Saint-Michel et Gudule pour faire revivre des extraits de ce Klavierübung III, œuvre commencée en 1735 et publiée en 1739. Cette œuvre est considérée comme la plus complexe techniquement du maitre pour cet instrument et comportait entre autres un but didactique et dogmatique. A l’écoute des morceaux joués, une certaine spiritualité se fait effectivement ressentir, quelque que soit la conviction de chacun, on ne peut nier le génie de Jean-Sébastien Bach pour créer une ambiance et transmettre des émotions particulières. Le lieu choisi pour la représentation, la cathédrale Saint-Michel et Gudule, ne peut qu’exalter la résonnance de ces notes, malgré l’aspect foncièrement moderne de l’orgue qui s’y trouve. Rien de baroque pour cet instrument, soit, mais une sonorité qui transporte directement dans les messes jouées à Leipzig dans le monde protestant qui était celui du maitre.

    Bernard Foccroulle a en définitive relevé aisément le défi lancé par Bach dans cette œuvre, jouant avec la partition avec naturel. Le concert a pu offrir un habile mélange entre l’auteur et l’interprète, qui ne peut totalement disparaitre et s’effacer devant l’œuvre mais ne peut imposer une personnalité et une interprétation trop personnelle, selon les propres dires de l’artiste. Bernard Foccroulle a donc eu à cœur de livrer une interprétation la plus « propre » et respectueuse de l’œuvre originale, qui se trouve toutefois transposée inévitablement dans l’époque contemporaine et le moment présent. Le public étant un public différent, d’une autre époque, d’horizons différents et avec un rapport à la religion différent, l’écoute se fait incontestablement à travers un prisme subjectif et moderne.

    Bien que moins courant et familier que le piano ou autres sonorités plus largement répandues, l’orgue vaut la peine d’être découvert, si tant est besoin, et écouté. Bernard Foccroulle permet notamment de contribuer à la renommée de ce noble instrument, offrant régulièrement des concerts de qualité et de précision technique, comme celui que l’on a pu entendre à la cathédrale Saint-Michel et Gudule.

     

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