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    [BIFFF 2024: jour 7]: s’accepter dans Franky Five Star et beaucoup de sang dans In a violent nature

    Les autres médias en ont parlé, nous le ferons aussi. Du moins, je le ferai parce que j’estime que le sujet est important. Le 13 avril, lors de la projection du film de Rose Glass, Love Lies Bleeding, une rixe a démarré entre des gens du public. Le déclencheur serait des propos sexistes et lesbophobes. Je ne dirai pas plus pour la suite, car d’autres l’ont déjà fait et je n’étais pas présente. Par contre, j’étais présente hier à la Bloody Date Night qui était en collaboration notamment avec Pink Screen (festival de films queer). La Pink Screen s’est désolidarisée du BIFFF cependant, en son nom propre, une des personnes chargées de la programmation est venue sur scène pour exprimer les violences subies quotidiennement et de manières répétées par la communauté LGBTQIA+ ainsi qu’exprimer son attachement au festival et à son ambiance, condamnant évidemment toute forme de violence expliquée certes, mais jamais justifiée.

    Qui vient au BIFFF sait à quel point le public peut être remonté, je ne vais pas me lancer dans une étude sociologique du public parce qu’il y aurait beaucoup à dire et surtout que je ne suis pas compétente (l’année prochaine, par contre, je me lance dans ma thèse.). Le public est aussi important que le film, il fait le show, il fait la réputation du festival, ce genre d’événement nous rappelle la nécessité du cadre.

    Pour nous détendre des tensions et des questions, un show drag de quelques minutes nous est offert.

    Ça applaudit franchement, ça tape dans les mains et ça enchaîne avec le court Bath Bomb de Colin G Cooper, petite pépite queer sanglante et sexy comme on aime. Un couple se prépare un moment baignoire un peu coquin, mais un des deux a fricoté avec un collègue et son compagnon a découvert le pot aux roses.

    La vengeance est un cocktail qui se boit bien frais et rouge.

    Mise en bouche acide pour Franky Five Star de Birgit Möller.

    Franky est une jeune femme perdue dans sa vie et perdue dans sa tête, en même temps dans cette dernière, il y a 4 alter ego qui habite un hôtel avec réception, salle de repos, chambres, piscine et ascenseur. Via ce dernier, à tour de rôle, ils descendent pimenter la vie de Franky, la rendant de temps en temps totalement dépossédée de ses actions et de sa volonté. Ce n’est pas un film sur la schizophrénie, plutôt un film sur la reprise de soi par l’acceptation de toutes ses facettes, même voir surtout celles qui nous débecquettent.

    Franky Five Star, c’est une bulle de douceur et d’humour ; les répliques et les situations font mouche et on s’attache aux personnages. Un moment pop coloré tendre drôle et touchant à vraiment découvrir. E.K

    In a violent nature, âme sensible s’abstenir!

    Un groupe de jeunes se retrouvent pour des vacances en plein milieu d’une forêt hyper dense quelque part au USA. Il réveille par mégarde Johnny, une créature/monstre/tueur ayant le corps d’un adulte hyper baraqué et l’esprit d’un très jeune enfant, en volant le collier de sa mère dans une vieille cabane abandonnée. Johnny sors de terre, puisqu’il a déjà dû faire un gros massacre quelques années plus tôt pour encore récupérer le collier volé qu’il s’est déjà fait tuer et enterrer, et se lance à la poursuite du voleur de collier et de tous ses potes qui n’ont rien demandé à personne. Il ne se lance pas très rapidement pour le coup puisque tous ces déplacements se font en marchant à une vitesse relativement normale. Ce qui laisse penser qu’il ne va pas tuer beaucoup de gens à ce rythme. Et pourtant…

    Le film reprend avec succès quelques idées classiques de genre du slasher tel que les histoires d’horreur autour du feu de camp ou la baignade d’un perso féminin dans le lac, tout en y ajoutant une touche drôle (peut-être pas volontairement pour le coup) dû au stoïcisme du tueur.

    Quasiment toujours filmé de dos, le personnage de Johnny garde un aspect le plus impersonnel possible. Dommage que les autres personnages le soient aussi, rien ne laisse au spectateur une chance de s’y attacher ou de connaître un petit détail intéressant de leur vie. Les scènes de massacre (vraiment, c’est le bon mot) sont impressionnantes, voir parfois originales, et ne cache rien au spectateur. C’est beaucoup de sang, des membres découpés, des têtes découpées même, des haches et des crochets lancés, la violence de ces scènes contrastent avec la lenteur des scènes de poursuite. Ce qui en définitive en fait un slasher efficace. Le tout accompagné par les commentaires et les rires des spectateurs du BIFFF, la salle étant d’ailleurs bien remplie, en fait une expérience hyper divertissante, pas très effrayante mais un super bon moment pour un lundi soir au BIFFF! A.S.

    Anaïs Staelens
    Anaïs Staelens
    Responsable de la rubrique Arts/Expos Journaliste du Suricate Magazine

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