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    Rencontre avec Max Cavalera

    En 1997, alors que Sepultura connait un succès incroyable avec son album Roots, Max Cavalera se dispute avec son frère Igor et le reste du groupe pour des histoires de management.

    Il monte alors Soulfly qui restera son groupe principal au fil des ans. Les deux frères restent en froid pendant des années jusqu’en 2007. Les deux frères décident alors de faire table rase du passé et de reformer un groupe ensemble: Cavalera Conspiracy.

    Pour la joie de beaucoup de fans, le clan Cavalera est de nouveau soudé et la magie semble de nouveau fonctionner sur scène.

    Ils viennent de sortir Pandemonium, leur troisième album studio (voir la chronique de l’album en cliquant ici).

    Nous avons donc discuté avec Max de ce nouvel album et de sa relation avec son frère Igor.

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    Bonjour Max, merci de nous accorder cet interview.

    Parlons d’abord de Pandemonium, le nouvel album de Cavalera Conspiracy.

    Il s’agit du troisième album que tu fais avec ton frère, Igor. Comment a évolué votre relation au fil des ans maintenant que vous jouez de nouveau ensemble?

    Ca s’est super bien passé! On vient de faire cet album et une tournée en Amérique du Sud. Je pense que notre relation ne s’est jamais aussi bien portée. Nous avons appris du passé et évitons de faire les mêmes erreurs. On apprécie simplement notre fraternité et le fait de jouer ensemble à nouveau.

    De plus, on est très fiers de cet album. Pandemonium était vraiment une super expérience et je pense qu’il sera vraiment chouette à jouer en live.

    Comment as-tu composé cet album?

    J’ai enregistré des riffs sur un enregistreur à quatre pistes et une boîte à rythmes. Généralement je travaille ainsi. Je cherche des riffs intéressant à la maison. Et cela se transforme en chanson quand on est en studio.

    C’est un bon procédé. Cela fonctionne bien et me permets de me concentrer sur les meilleurs riffs pour l’album. Et puis le fait de choisir les meilleurs riffs fait que tu produit un meilleur album.

    Ton style a beaucoup évolué depuis Sepultura. Est-ce que tu te sens plus à l’aise aujourd’hui en terme de liberté de composition avec ton frère par rapport à l’époque où tu jouais dans Sepultura?

    Je pense que composer un album et apporter quelque chose de neuf à chaque fois représente toujours un challenge.

    Mais Igor et mois nous connaissons parfaitement puisque l’on a joué pendant de nombreuses années ensemble et que l’on sait ce qui plaira à l’autre. On joue presque d’instinct.

    Mais cela ne rend pas les choses faciles car faire un bon album est toujours stressant de par la demande des fans qui veulent toujours entendre du Sepultura.

    Je pense que l’on a relevé le défis avec ce disque et c’est aussi bon d’avoir cette pression qui te donne au final de la motivation pour aller toujours plus loin.

    Quand tu t’es réconcillié avec Igor, pourquoi ne pas l’avoir simplement ajouté au line-up de Soulfly plutôt que de faire ce nouveau groupe?

    Tu sais, Soulfly a sa propre logique et je ne pense pas que Igor aurait aimé être dans Soulfly du fait que nous tournons beaucoup.

    Je pense aussi que le travail fourni avec Igor est unique et que le fait d’avoir Soulfly comme groupe principal et plusieurs projets qui me tiennent occupés est bon pour ma motivation et mon intérêt dans la musique.

    Il y a toujours un côté politique dans tes paroles. Que penses-tu de l’évolution du monde actuel?

    Je pense que le monde en général devient de pire en pire. Mais d’un autre côté, cela peut être bon pour la musique. Si l’on prend l’exemple du Punk, il est né pendant une période où la vie était difficile en Angleterre. et cela a donné beaucoup de courants musicaux.

    Tu peux dire la même chose à propos du Metal. Le Trash Metal vient notamment du Punk et a aussi des paroles liés au contexte politique.

    Je pense que c’est bien de parler de tout cela.

    Pandemonium reflète aussi la situaton dans le monde avec tous ces problèmes au Moyen-Orient, en Ukraine, Ebola,.. Le monde devient apocalyptique. On dirait la fin des temps! (rires)

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    J’ai été très surpris par la pochette du disque. Peux-tu nous parler de l’artiste qui l’a conçue?

    Oui, bien sûr. Il s’agit de Stefan Doitschnoff, un artiste brésilien qui est ami avec Igor. C’est un chouette artiste qui a commencé dans le milieu des grafittis. Il est devenu de plus en plus reconnu et les gens ont commencé à faire appel à lui pour peindre leur maison.

    On lui a donc demandé de faire une pochette pour notre album. Je pense que cela correspond tout à fait à notre musique. Les couleurs sont magnifiques et le dessins est désolant à la fois.

    Quand on le compare à ta discographie, cet album sonne de façon assez unique.

    Oui, j’ai demandé à Igor de jouer le plus vite qu’il pouvait tout au long de l’album. Je voulais faire l’album le plus Metal et brutal que l’on ait jamais fait. Et je pense que l’on est arrivé à un très bon résultat.

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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