La vie nous fait parfois faire des rencontres étonnantes! Ainsi, lors de la dernière tournée des Flower Kings avec Neal Morse, je fit la connaissance de leur tour manager: Edgel Groves Jr.
Ayant un très bon contact avec lui, je fis également connaissance avec son père Edgel Groves Sr. (Oui, je sais, cette manie qu’ont les américains à se différencier parfois par un Senior et Junior peut prêter à confusion.)
Edgel est quant à lui un artiste accomplit, auteur d’un hit dans les années 80 et qui fit une incroyable carrière en tant que musicien de studio, chanteur, compositeur et producteur!
Il fut récemment introduit au Hall Of Fame de la Country Music par la ville d’Atlanta! (rien que ça!)
J’ai donc souhaiter parler un peu de cette consécration ainsi que de sa carrière exemplaire.
Bonjour, Edgel.
Merci pour cet interview. Pour commencer, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez été introduit au Hall of Fame de musique Country de la ville d’Atlanta ?
J’ai trouvé cela très valorisant d’être ainsi distingué par mes pairs. Je n’étais pas très surpris par l’évènement en lui-même étant donné que l’on m’avait prévenu bien à l’avance. Mais ce fut une chouette sensation.
Durant cette longue carrière, qu’avez-vous aimé le plus ? Était-ce le fait de créer de la musique, de la produire,… ?
Quand j’eus l’âge de 4 ans, je su que je voulais devenir un artiste de studio. C’est ainsi que je commençai à composer des chansons vers l’âge de 13 ans et cherchai un moyen de les enregistrer. Et cela m’a conduit de fil en aiguille vers la production. J’adore composer et jouer de la musique. Mais mon dada, c’est de prendre une chanson et de faire la production en studio. Pour moi, il n’y a rien de tel !
La Country est un style qui nécessite des tripes et de la sincérité. Qu’est-ce que la Country signifie à vos yeux ?
J’ai été élevé avec la musique Country, Gospel et Bluegrass. Mon père était un pasteur dans les montagnes de l’Ouest de la Virginie. Il jouait de la guitare, de la mandoline et du violon. Nous étions 5 enfants et nous jouions tous des instruments et chantions avec notre père à la messe et dans des camps évangélistes à travers l’Ohio, la Virginie, le Kentucky et le Tennessee. Nous étions tous très doués et mon frère Kenny devint même champion de mandoline Bluegrass en Ohio. Lorsque le Rock ‘A Billy et Sun Records arrivèrent, je su quel était mon style de musique et je commençai à écrire des chanson dans cette veine. Puis j’appris le Jazz et d’autres genres musicaux. Je devins un artiste du Top 40 et j’eus quelques succès à l’époque. J’écrivis Footprints in the Sand en automne de l’année 1980 comme présent de Noël à mes parents et cette chanson décolla. Elle devint numéro 1 de la Country music et se classa bien également dans d’autres catégories. Mes années Rock étaient révolues ! J’adore la Country, mais le Rock reste mon premier amour.
Comment avez-vous véritablement commencé votre carrière dans la musique ?
A l’âge de 17 ans, je partis pour LA en vue de devenir un artiste de studio. Je rentrai dans les locaux de RCA , une célèbre maison de disque qui fait aujourd’hui partie de Sony Music, (car à l’époque, on pouvait se permettre ce genre de chose) avec ma guitare, et je dis à la secrétaire que je veux enregistrer pour RCA. Elle me rit au nez et appela le responsable artistique, Darol Rice qui me dit :
– « Ainsi donc, tu viens enregistrer pour RCA ? ».
J’acquessai.
– « Et bien, tu as quelque chose à me faire écouter ? ».
– « Non, mais je peux jouer mes chansons à la guitare »
– « Non, non, tu vas aller au studio d’enregistrement qui s’appelle Fidelity, au bas de la rue, ils pourront te faire des démos. »
Donc, je me rendis directement là-bas et expliquai au propriétaire du studio que je venais de la part de RCA. Il me regarda avec de grands yeux, et on enregistra directement 4 de mes chansons avec Fred (le proprio en question au piano, orgue et batterie, et moi à la guitare. A l’époque, on fabriquait les disques d’acétone directement sur place. Donc je sortis de là avec mon disque et une facture de 180$ (ce qui représentait une somme assez importante à l’époque.) Je dis alors que je revenais de suite. Je me rendis chez RCA avec mon disque et la facture que je présentai à Darol Rice. Il me regarda surprit en me demandant ce que cela signifiait.
Je lui dis alors :
– « Vous m’avez demandé d’aller chez Fidelity enregistrer des démos pour vous les présenter. Et bien les voici ! »
Il commença alors à rire et me répondit :
– « Fiston, je t’aime bien ! »
Il écouta ces démos et je finis par être engagé pour faire des démos pour lui et donner mon avis sur l’une ou l’autre prises. Ce fut l’une de mes meilleures rencontres.
Vous dirigez à présent votre propre studio ! Qu’est ce qui vous a motivé à passer de musicien à producteur ?
Je suis toujours musicien. Etre producteur est juste un moyen pour produire la musique que tu aimes ! En fait, tout est venu par mon fils Edgel Jr. Comme tu le sais, Edgel est un musicien très talentueux également et a un groupe appellé : Sun Domingo. Lors de leur tournée en Europe avec Marillion, Edgel devint responsable artistique pour Glassville Records en Hollande. Il déménagea là-bas et commença une carrière de Tour Manager pour des groupes comme Riverside, The Flower Kings (que nous avons interviewés récemment) et bien d’autres groupes de rock progressif. Il me dit alors qu’il aimerait faire tourner ces groupes aux USA. Je pensai donc qu’il devrait avoir une présence aux USA, sur la Côte Est ainsi que ce studio à côté de mon bureau. Donc je déménageai dans les faubourgs de Nashville dans une petite ville appelée Gallatin. (pour plus d’infos sur ce studio : www.goldenedgestudios.com)
Avez-vous des projets dans le futur ?
Oui, je travaille sur plusieurs choses en même temps. L’une des dernières choses que j’ai faites était sur le label CD Baby : California, She’s Crazy About You.
Merci pour ce bon moment en votre compagnie ! A très bientôt !
Merci à toi ! Au revoir !