Titre : Trouble dans les Andains
Auteurs : Boris Vian, Nicole Bertolt, Penograf
Editions : Fayard Graffik
Date de parution : 17 janvier 2024
Genre : Roman graphique
Alors que nous célébrions en 2020 les cent ans de la naissance de Boris Vian, diverses initiatives ont visé à donner corps à l’œuvre de ce merveilleux auteur trop tôt disparu !
C’est ainsi qu’il y a quatre ans, France 2 nous offrait la collection Rue des ravissantes : six courts-métrages scénarisés par Vian avant sa disparition et publiés sur support dvd en décembre 2023.
Côté bande dessinée, les éditions Glénat adaptèrent les quatre œuvres écrites par celui-ci entre 1946 et 1950 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan : J’irai cracher sur vos tombes, Les morts ont tous la même peau, Et on tuera tous les affreux et Elles se rendent pas compte. Tandis que les éditions Delcourt, quant à elles, nous offrirent des adaptations graphiques des célèbres L’écume des jours et de L’arrache-cœur.
C’est aujourd’hui au tour des éditions Fayard de mettre en images l’un des romans de jeunesse de l’auteur : Trouble dans les Andains, écrit en 1942-1943 alors que Boris Vian était alors âgé de seulement vingt-trois ans.
Mis en images par le dessinateur Penograf sur base d’une adaptation de Nicole Bertolt, Trouble dans les Andains emmènera le lecteur sur les traces de Adelphin de Beaumashin, dépossédé de son barbarin fourchu lors d’une soirée passée en compagnie de la baronne de Pyssenlied. Aidé de son ami Serafino Alvaraide et du major Jacques Loostalo – ami bien réel de Boris Vian –, Adelphin voyagera d’Auteuil à Bornéo bien décidé à récupérer son bien !
Cette adaptation divisera certainement le lectorat : si l’édition est belle et le style graphique particulièrement original, nombreux sont ceux qui pourraient ne pas adhérer à l’humour et à l’univers de Vian. En effet, l’œuvre de l’auteur regorge d’envolées absurdes et bien souvent surprenantes, comme un « pet en sol majeur » visant à avertir d’un danger, une joue au goût de streptocoque, ou encore un mur de onze centimètres escaladé à l’aide d’un cadavre.
Cependant, bien que l’on retrouve ici peu de ce qui constituera plus tard les œuvres de maturité de Boris Vian, on peut tout de même y déceler la légèreté et la folie de l’auteur, autant que son goût pour un certain surréalisme.
En ressort une curiosité graphique parfois déroutante, souvent amusante et surtout positivement déconcertante. Si Trouble dans les Andains n’est peut-être pas la meilleure des portes d’entrées dans l’œuvre de Boris Vian, cette adaptation graphique constitue néanmoins un bel hommage à l’auteur : léger, original et coloré.