Napoléon
de Ridley Scott
Biopic, Historique, Aventure, Guerre
Avec Joaquin Phoenix, Ian McNeice, Youssef Kerkour
Sortie le 22 novembre 2023
Habitué des films historiques, le réalisateur Ridley Scott (à qui on doit notamment Gladiator, Kingdom of Heaven, 1492 : Christophe Colomb) s’est attelé à traduire sur grand écran l’un des personnages les plus mythiques de l’Histoire : Napoléon Bonaparte, empereur des Français.
La silhouette au chapeau bicorne sur son cheval blanc est bien connue de tous. Napoléon Bonaparte hante notre imaginaire depuis plus de deux cents ans. Le septième art lui fait, une nouvelle fois, la part belle avec ce biopic finement réalisé.
Sans fard et épiques, les scènes de bataille sont saisissantes. Le réalisme des tirs de canon est à couper le souffle. Un des moments forts du film est la bataille d’Austerlitz où Napoléon dévoile tout son génie militaire face à l’armée austro-russe.
L’œuvre de Ridley Scott fournit des explications historiques chronologiques suffisantes pour comprendre l’enchaînement des événements. On devine bien entendu par moment quelques ellipses et raccourcis qui seront certainement gommés à l’avenir, Napoléon existant en version longue de 4h30…
Le film suit également l’amour profond de Napoléon pour Joséphine de Beauharnais. On s’y attarde, mais ce parti pris est original et l’œuvre évite globalement l’écueil de la mièvrerie. Une incursion dans sa vie d’homme permet de montrer Napoléon sous un angle plus pathétique : Bonaparte n’est pas seulement un fier dirigeant accumulant les victoires militaires, il est aussi un petit personnage rustre, maladroit, colérique et frôlant par moment le ridicule. Ainsi, Napoléon n’est pas déifié ni glorifié (le nombre de morts engendrés par les guerres napoléoniennes nous est aussi rappelé à la fin du film).
De plus, Joaquin Phœnix en Napoléon est très convaincant. Il parvient à être tour à tour un Napoléon stratège, vaniteux, soucieux, passionné, frustré et borné. L’acteur forme un joli duo avec Vanessa Kirby qui lui donne la réplique dans le rôle de l’impératrice Joséphine.
En bref, le film reflète bien les trois derniers mots prononcés par l’empereur sur l’île de Sainte-Hélène : « France…armée…Joséphine ».