De Léonore Confino, mise en scène de Eric De Staercke, avec Ariane Rousseau et Fabio Zenoni. Du 9 novembre au 31 décembre 2023 au Theatre Le Public.
Eux, ça peut être vous… ça peut être nous ou vos parents, vos voisins, votre collègue ou même Adam et Eve, qui sait ? Ring, pièce de Léonore Confino, questionne le couple, ses guerres et ses fulgurances à travers les clichés et le clash des genres. Y a-t-il une manière idéale d’être à deux ? On tente d’y voir plus clair.
A travers deux archétypes forts, l’Homme et la Femme, la pièce tente d’aborder les mille et une façons de s’aimer et de se haïr. Passion, jalousie, mariage, tromperie, amours secrets et parfois interdits, autant d’arrêts sur images sur deux individus qui cherchent à communiquer.
Focus sur le fond
La mise en scène, signée Eric De Staercke, se compose d’une succession de tableaux scéniques qui s’enchainent de manière aléatoire et sans ordre chronologique prédéfini. C’est un type de narration qui possède ses forces… mais aussi ses faiblesses. La force réside dans le rythme, inhérent aux ressorts comiques. Les scènes sont courtes, ont des identités fortes et se succèdent à des intervalles réguliers. Une cadence que supporte avec brio les deux comédiens sur scène : Ariane Rousseau et Fabio Zenoni. Toutefois, elle apporte aussi son lot de grain sable dans les rouages.
Nous craignions qu’à l’issue du spectacle, un sentiment de confusion nous assaille et nous devons, hélas, déplorer que ce fut le cas. A notre sens, il manque un fil rouge, une cohérence narrative qui se serait dénouée telle un fil d’Ariane, nous permettant de sortir du labyrinthe sans encombre. Il est important de préciser que cet élément est inhérent au texte de Léonore Confino et n’est pas spécifiquement attribuable à l’équipe artistique du projet. Toutefois, le texte étant la colonne vertébrale du projet, nous ne pouvions pas passer à côté.
Focus sur la forme
Sur le plateau, la scénographie est sobre mais raffinée, usant ça et là de certains effets de lumière qui apportent une profondeur aux scènes. Nos deux comédiens campent leurs personnages tantôt avec légèreté, tantôt avec gravité. Un petit coup de cœur pour Ariane Rousseau qui nous a offert de beaux moments d’émotion. On déplore même qu’il n’y en ait pas eu un peu plus, tant le silence respectueux qui s’installait était formidable. De cette absence de bruits qui ne trompe pas, qui est souvent le signe d’un moment de compréhension entre la scène et le public. Ce fameux quatrième mur qui se transforme en miroir d’une émotion familière.
Le public, ce soir-là, semble avoir été embarqué par cette odyssée, ce nouveau clash des titans entre les sexes. Pour notre part, nous devons confesser que nous avons eu le sentiment d’être un peu passé à côté. Comédie, satire, témoignages réalistes ou caricaturaux ? Nous ne saurions dire. Toutefois, il nous reste un sentiment familier, comme celui d’avoir partagé une soirée en terrasse entre ami(e)s où chacun(e) a eu le loisir de conter ses histoires de couple avec son lot de mauvaise foi et de clichés. Léger, pas sérieux et parfois un peu too much, c’était peut-être le but poursuivi par Ring et, il est vrai, que ça fait du bien aussi.