Scénario : Jean-Luc Fromental, José-Louis Bocquet
Dessin : Floc’h
Éditeur : Dargaud
Sortie : 27 octobre 2023
Genre : Aventure
Si le duo constitué par Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet s’était déjà essayé à l’écriture d’une précédente aventure de Blake et Mortimer avec Huit heures à Berlin, c’est au célèbre illustrateur Floc’h, auteur notamment d’Une trilogie anglaise, qu’ils proposent cette fois-ci le scénario original de l’Art de la guerre, un huis-clos new-yorkais où la paix du monde est à nouveau menacée.
À New York, le capitaine Francis Blake doit prononcer à l’ONU un discours en faveur de la paix devant huit cents délégués venus du monde entier. Au même moment, dans la section des antiquités égyptiennes du Metropolitan Museum, un homme vandalise la stèle d’Horus avant d’être arrêté par la police. Francis Blake et Philip Mortimer, informés de l’incident par le FBI, connaissent bien cet homme. Il s’agit d’un certain Olrik. Mais celui-ci, plongé dans un état catatonique, a perdu la mémoire.
Pop et épuré
Si de nombreux auteurs avaient tenté avec plus ou moins de succès de poursuivre l’œuvre de Jacobs en restant parfois trop fidèle à l’œuvre originale, n’osant insuffler aucune nouveauté à leur récit, ce n’est pas le cas de Floc’h qui impose son style graphique épuré, abandonnant au passage certaines lourdeurs scénaristiques. Le lecteur se trouve dès lors face à un album à l’identité graphique assez forte, utilisant un trait et une palette graphique Pop auxquels il n’était pas habitué, hormis pour l’album Le dernier Pharaon qui avait vu François Schuiten s’emparer des manettes pour proposer sa vision des aventures de nos deux charismatiques héros.
Le résultat est alléchant, l’abandon des trop nombreuses boîtes de dialogue accentuant le dynamisme du récit, également aidé par le huis-clos new-yorkais que nous impose l’auteur. Et même si les éléments principaux d’un bon album de Blake et Mortimer sont présents, on est très loin des aventures au bout du monde auxquels nous avait habitué Jacobs. Quant au style graphique, il pourrait perturber certains fidèles de l’œuvre originale, mais tout cela n’est qu’une question de goût.
Si vous aviez apprécié l’expérience menée par François Schuiten pour sortir nos deux héros britanniques des sentiers battus, vous devriez apprécier la contribution de Floc’h qui signe avec l’Art de la guerre, un excellent album.