De Tim Crouch, mise en scène et conception collective de Mathilde Souchaud, Gala Ognibene, Arthur Gueydan et Théophile Sclavis, avec Théophile Sclavis. Au Théâtre 11 à 11h00 du 9 au 26 juillet. (Relâches 13 et 20 juillet)
Mon Bras est une histoire vraie autobiographique que l’artiste nous raconte. Une expérience incroyable de ses vingt ans à sa mort.
Sous forme de cours entre la science et l’histoire, Théophile Sclavis nous explique en détail comment lui est venue l’envie de garder le bras en l’air. Il avait dix ans, par ennui et puis par défi, tout a commencé de la sorte. Comme n’importe quel enfant qui retient sa respiration le plus longtemps possible ou qui se donne des challenges du quotidien. Courir les yeux fermés, garder un élastique autour du doigt ou encore se retenir d’aller faire pipi. Tous ces jeux font partie de l’univers de l’enfance. Mais quand un gamin décide de prolonger son défi bien plus loin que prévu, toute la vie en est chamboulée.
C’est un magnifique récit où nous traversons les époques, les mentalités, la conception de l’art et la vision de la science. Le gamin au bras est transporté dans tous ces lieux sans qu’il n’ait rien souhaité. Il n’y a jamais eu de réel but à son bras levé et pourtant, le monde entier braquera son regard sur lui.
« Tous les médecins voulaient tout faire pour que j’arrête de lever le bras et aucun de m’a demandé de le baisser »
Le spectacle est présenté d’une part en théâtre objet en utilisant énormément de souvenirs d’enfance ou des éléments qui peuvent rappeler certains protagonistes de l’histoire. Et d’autre part en confession intime, avec une caméra directement sur le visage de Théophile Sclavis et retransmis sur un grand écran derrière lui. Une autre caméra se trouve au-dessus de ses mains et expose sur de plus petits écrans ce qu’il présente en jouant avec les différents objets devant lui. Ces visions différentes de la pièce nourrissent la scène de vie que l’artiste nous propose.
Par un geste anodin, nous traversons toutes les réflexions possibles mais également toutes les croyances. Que ce soit politique, religieux, scientifique ou artistique, chaque esprit vient y mettre son grain de sel. Et en contraste, ce jeune garçon qui ne comprend toujours pas pourquoi un simple bras levé prend une telle ampleur.
La réflexion du public est également mise à rude épreuve. Notamment avec ces deux vies en parallèle que nous observons. Celle du gamin au bras devenu célèbre et sa réalité de paumé trainant derrière son frère et ses amis. Des éléments historiques ajoutent du questionnement à notre contemplation et permettent de décortiquer tous les faits.
« Que se passe-t-il si je ne fais rien ? »
Une belle histoire qui remet en question l’art et son interprétation. Ainsi que la crédulité du spectateur.