De Catherine Hauseux, mis en scène et interprété par Stéphane Daurat et Catherine Hauseux. Au Théâtre Les 3 soleils – Buffon à 11h35 du 6 au 29 juillet (relâche les 11, 18 et 25 juillet).
Dans une société où la place de la femme et a fortiori celle de l’homme sont en constante évolution, les rapports entre chacun et entre chaque génération se redéfinissent également. Sous l’impulsion de Stéphane Daurat et Catherine Hauseux, la compagnie Caravane s’intéresse donc à la parole des femmes dans son premier volet de ce diptyque Quand je serai grande… tu seras une femme, ma fille puis interroge la parole des hommes dans le second volet Quand je serai un homme. Loin de se contenter d’une simple lecture de témoignage, ce spectacle consiste en une trame fictive inspirée de différents vécus et dont l’objectif est de faire entendre dans une parole engagée les paradoxes des différents personnages, sans jugement.
Le décor débute sur un ensemble de draps blancs suspendus tel du linge mis à sécher. Sur une table, une femme, interprétée par Catherine Hauseux, semble taper sur le clavier d’un ordinateur astucieusement dissimulé. Par la suite, des projections de prénoms et autres informations ingénieusement placées rythmeront les différentes scènes. Si les transitions sont fluides et la mise en scène sensée, nous nous interrogeons malgré tout sur la présence du rôle de l’intervieweuse dans une pièce qui se veut éloignée de la simple lecture de témoignage.
Sur les planches, Catherine Hauseux restera principalement dans l’ombre, véritable représentation de l’observatrice qu’elle aura été tout du long de ses interviews lors de la préparation de ce spectacle. Malgré quelques moments de faiblesse articulatoire, ses interventions en douceur et sans jugement viendront soutenir cette volonté de se placer en simple spectateur de la parole des hommes. Ces derniers, représentés par différents personnages et interprétés avec pertinence par Stéphane Daurat, évolueront sur la scène en se confiant au personnage de l’intervieweuse, très naturellement. Nous retrouvons ainsi différents profils d’hommes avec différents âges et différentes interrogations, tel qu’un homme en procédure de divorce qui questionne son rôle de père, un retraité qui évoque ses pensées sur les genres, ou encore un jeune homme qui regrette l’absence d’une figure paternelle et questionne sur ce qu’est être un homme. Le jeu nuancé du comédien et la force du texte ne manqueront pas de nous faire monter les larmes aux yeux.
Quand je serai un homme nous semble être un pari réussi dans son fond avec un texte touchant qui amène une réflexion nécessaire. Les interprétations justes et saisissantes des personnages par Stéphane Daurat, et leurs interrogations très réalistes sur leur place d’homme, sont la véritable force de ce spectacle.