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    [Avignon OFF 2023] Moby Dick à l’Espace Saint Martial

    D’Herman Melville, mis en scène par Benjamin Bouzy et Vincent Marguet, avec Benjamin Bouzy, Vincent Marguet, Fabien Floris, Pascal Loison et Kévin Poli. À l’Espace Saint Martial à 19h du 7 au 29 juillet (relâche 9, 16 et 23 juillet).

    Tout le monde connait, sans même l’avoir lue, l’histoire du capitaine Achab et de sa folie vengeresse de vouloir tuer le cachalot blanc, que l’on appelle Moby Dick. Chef-d’œuvre d’Herman Melville qui nous plonge dans les profondeur abyssales de la damnation d’un homme sur son baleinier.

    Et pourtant, il n’y a rien de mieux qu’une troupe arrivant à vous présenter un classique de la littérature en vous donnant l’impression que vous vivez son aventure pour la première fois.

    Le public franchit à peine la porte de la salle de l’Espace Saint Martial qu’il est déjà enrôlé sur le navire. L’équipage nous accueille en chanson pour nous préparer à ce grand voyage. Trois ans en mer pour aller chasser de la baleine. On nous promet fortune, tout en nous méfiant du capitaine à la jambe arrachée par un cachalot blanc.

    Contée par un jeune marin, la pièce démarre directement et ne s’arrêtera plus tant l’énergie y est présente et ne permet pas au public de cligner des yeux. Les décors apparaissent au fur et à mesure, tantôt une caisse, tantôt un bar ou un lit. Un dialogue à droite et déjà se forme une auberge sur la gauche. Les personnages sont présentés avec un tel dynamisme d’entrées et de sorties que nous sommes au compte de vingt-cinq ou plus, pourtant le programme indiquait quatre comédiens. Les costumes sont changés aux allures des répliques qui forment la vie sur ce navire surchargé d’équipage.

    On ne sait par où regarder tant cette scène semble immense et révèle des accessoires et décors toujours plus beaux et plus ingénieux. Le tout permettant de créer une ambiance propre au récit. La tension monte au fur et à mesure que la folie du capitaine Achab grandit. On se demande à chaque scène jusqu’où seront-ils capables de nous emmener.

    Mention spéciale pour la première tempête sur le navire. L’ingéniosité de la scénographie nous projette directement dans l’aventure. Les lumières, la mobilité des décors et la musique se combinent à merveille. Et les deux ventilateurs latéraux placés dans le public pour contrer la canicule ajoutent un effet réel à la scène.

    Certains arrêts sur image nous donnent envie de prendre des photos tant les instants et les comédiens sont beaux dans leur perfection scénique.

    La performance des quatre comédiens est hallucinante de justesse. S’ils dégoulinent de sueur aux applaudissement, c’est le résultat d’une talentueuse ardeur théâtrale. Sans compter la beauté du texte et les différentes réflexions qu’il offre durant tout le récit, notamment sur la folie de l’homme et de la grandeur de son égo face à celle d’un cachalot.

    À ne pas manquer si vous aimez l’aventure. Mais attention, vous n’en sortirez pas indemnes.

    Christophe Mitrugno
    Christophe Mitrugno
    Journaliste du Suricate Magazine

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