De Pierre-Élie Ferrier, mise en scène de Pauline Marey-Semper, avec Jules Cellier, Pauline Marey-Semper, Solène Cornu et Tullio Cipriano. A L’Espace Alya à 13h25 du 7 au 28 juillet (relâche les 12, 19 et 26 juillet).
En 1980, Pierre-Élie Ferrier, dit Pef, sort le premier tome d’une série d’albums illustrés qu’il appellera La belle lisse poire du Prince de Motordu. Pour le plus grand plaisir des enfants et pour en imiter les erreurs, il tord volontairement les mots tout en illustrant littéralement le tout. Ainsi, le Prince de Motordu promène son troupeau de boutons et se méfie lorsqu’il mange des petits bois, qui le rendent salade et lui donnent des moutons qui le démangent. Pauline Marey-Semper reprend alors cette histoire et c’est ce que nous découvrons aujourd’hui.
La mise en scène est haute en couleur, à l’image des illustration de Pef dont les principaux dessins sont respectés. Nous retrouvons ainsi un Prince de Motordu avec sa traditionnelle chemise verte, sa cape rouge et son château sur la fête, mais également son beau chapeau où il hisse son crapaud bleu, blanc et rouge, ainsi que son troupeau de boutons. Le décor est ingénieusement modulable et nous passons ainsi facilement d’une scène à une autre, et le jeu de lumière à certains moments permet en toute simplicité d’accompagner les scènes de déplacement.
Sur scène, nous retrouvons Tullio Cipriano dans le rôle du Prince de Motordu. Avec une énergie débordante et un sourire communicatif, l’acteur décrit son environnement et, lorsque les parents du Prince lui demandent de se trouver une femme pour se marier, il fait volontiers participer les enfants à son épopée formidable à bord de sa toiture de course. Le Prince rencontre alors la Princesse Dézécolles, ici interprétée par Solène Cornu, traitresse d’une école publique, gratuite et obligatoire. La Princesse s’engage alors à apprendre au Prince de Motordu à détordre les mots. Avec une toute aussi belle énergie que son collègue, l’actrice nous dévoile un jeu un peu plus nuancé de par le personnage qu’elle incarne. Ainsi, la maitresse nous rappelle avec plaisir ce qu’est l’école, mais nous montre également qu’être professeur peut parfois être décourageant et fatiguant face à un élève difficulté. Pour autant, la maitresse n’abandonne pas et promet au Prince de ne pas le laisser tomber, c’est un bien beau message qui nous est délivré là. L’histoire se termine également sur une note bien positive lorsque, le Prince ayant enfin appris à parler correctement, voilà que la Princesse et lui, enfin mariés, se mettent à s’amuser avec les mots, trouvant un plaisir certain à les déformer, cette fois volontairement.
C’est le sourire aux lèvres que nous quittons la salle, riches d’un moment de plaisir simple qui nous rappelle notre enfance. Au-delà de l’histoire de Pef, la mise en scène de Pauline Marey-Semper et l’interprétation des deux comédiens nous enchantent et ravissent tout autant les enfants présents dans la salle. N’hésitez plus et faites donc profiter vos petits glaçons et vos petites billes de cette pelle lisse poire.