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    La Danse du Diable au Théâtre Jean Vilar

    Crédits photo : © Michèle Laurent

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    Interprétation et mise en scène de Philippe Caubère

    Du 9 octobre au 18 octobre 2014 à 19h30 à l’Atelier théâtre Jean Vilar

    En 1981, Philippe Caubère imaginait La Danse du diable. Trente-trois ans plus tard, comme souhaitant remonter le temps, ce talentueux comédien revient sur scène pour nous servir une seconde fois les rêves adolescents de Ferdinand, les réflexions de sa mère Claudine Gautier, la petitesse de Sartre (de taille, hein !), la tragédie russe de la princesse Estrella et tous ces personnages si bien incarnés chacun qu’on oublie qu’ils ne sont joués que par un seul acteur…

    Car c’est bien l’originalité de ce spectacle, pour l’occasion véritable défi individuel : se donner la répartie à soi-même tout en tenant en haleine le public pendant 3h de spectacle !

    On pourrait presque penser, vu la force comique qui se dégage de la scène, qu’il s’agit d’un One man Show. En effet, si quelques blagues semblent un peu faciles, vos zygomatiques seront dûment sollicités. Cette fraîcheur dans une interprétation qui matérialise salon, chambre ou théâtre à partir d’une scène vide, chargeant son jeu de mimes et de facéties métathéâtrales, déduit-on, tient sans doute de l’origine improvisée de cette pièce dont l’écriture n’est que seconde.

    Cependant, il ne s’agit pas ici d’une suite de numéros, certes drôles mais sans aucun lien entre eux. Au contraire, c’est une histoire finalement bien ficelée et à résonnance autobiographique que nous propose Jean Philippe Caubère. On y découvre l’enfance et l’adolescence marseillaise de son double Ferdinand, son imagination débordante, ses premiers contact avec le théâtre, ses relations tendues avec sa mère… Pourtant, s’il se prétend socialiste pour contrer les convictions politiques de droite de Mme Claudine Gautier et s’il semble embrasser la carrière d’acteur un peu par esprit de contradiction, l’on devine d’où Ferdinand tient se goût pour les digressions et on sent une profonde tendresse tandis que Philippe Caubère personnifie la figure maternelle…

    Si ce spectacle peut dévoiler ses longueurs à certains, l’accent de l’un ou l’autre personnage n’étant pas toujours intelligible, la belle énergie déployée par Philippe Caubère et sa présence sur scène accaparera votre attention. Et puis, peut-on vraiment, au regard de la fin, en vouloir à Ferdinand de surenchérir dans ces digressions qui nous font si bien rire et qui, encore pour quelques minutes, quelques secondes maintenant, lui permettent de renouer avec sa mère, qui attend, agitée sur son banc, que cesse la représentation…

    Nassima Cherke
    Nassima Cherke
    Journaliste du Suricate Magazine 1500 dollar loans online.

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