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    « L’Employée du mois », ou quand l’employée modèle se transforme en redoutable tueuse

    L’Employée du mois
    de Véronique Jadin
    Thriller, Comédie
    Avec Jasmina Douieb, Laetitia Mampaka, Alex Vizorek
    Sorti le 29 mars 2023

    « L’Employée du mois » nous plonge, dans une certaine mesure, dans un univers à la « The Office », version belge. Le film a en commun avec la sitcom américaine un huis-clos, les bureaux d’une société. Faute de vendre du papier, l’on vend chez Ecoclean pro des produits d’entretien ménager. Comme dans la série, l’on trouve également un fort sens de la parodie. L’employée du mois est Inès, dont l’on jurerait dès les premières secondes du film qu’elle ne ferait pas de mal à une mouche. Une heure quinze plus tard, elle n’aura pourtant pas moins de quatre homicides à son compte (même si, à sa décharge, tous ne seront pas volontaires). Mélody, une jeune stagiaire fraîchement arrivée dont Inès a la responsabilité, va devenir sa complice le temps d’une folle journée.

    Dans un premier temps, nous découvrons le milieu professionnel d’Ecoclean pro en démarrant la journée de travail avec ses employés. Tout y est franchement ringard : les vêtements, la décoration ou encore l’humour sexiste du boys’ club formé par les employés masculins. C’est en découvrant un graphique présentant l’évolution salariale au sein de son entreprise qu’Inès réalise un état de fait : unique femme du bureau, elle est la seule à n’avoir jamais été augmentée en 17 ans -et ce, malgré seulement deux demi-journées d’absence. Lorsqu’elle prendra son courage à deux mains pour réclamer son dû et que sa demande sera balayée d’un revers de main, elle ne supportera plus de réaliser les tâches qu’elle exécutait jusqu’alors sans sourciller : assurer cinq postes pour n’être payée que pour la moitié d’un, renouveler le papier WC en l’absence d’une femme de ménage ou encore préparer un café dont tout le monde se plaindra alors qu’elle-même ne boit que du thé. Si le film grossit le trait, il souligne néanmoins une réalité sociale : les inégalités entre les femmes et les hommes au travail, qui se traduisent de diverses façons. Il aborde aussi le sujet des agressions sexuelles, et s’inscrit ainsi dans une réelle réflexion en matière de genre.

    Le second temps nous fait basculer dans un thriller plutôt haletant où le personnage d’Inès se métamorphose et fait preuve de qualités insoupçonnées : sang-froid, autorité ou encore excellent sens du tir.  Elle n’en sera pas moins une bonne professionnelle, ayant l’éthique chevillée au corps : « même en cas de crise, le client et roi ». Paradoxalement, c’est le sexisme qui fera en sorte qu’Inès et Mélody s’en tireront sans aucune poursuite, le commandant de police étant incapable de les penser en dehors du rôle de « victimes » dans cette histoire. En plus de tout, elles termineront la journée plutôt riches.

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