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    What If de Michael Dowse

    what if affiche

    What If

    de Michael Dowse

    Comédie, Romance

    Avec Daniel Radcliffe, Zoe Kazan, Megan Park, Adam Driver, Mackenzie Davis

    Sorti le 8 octobre 2014

    Wallace (Daniel Radcliffe) rencontre Chantry (Zoe Kazan) lors d’une soirée et tombe rapidement sous le charme. Leur complicité immédiate laisse présager une grande histoire… d’amitié. Car Chantry est déjà en couple, et Wallace doit se résigner à devenir seulement un ami. Entre les deux se développe alors une amitié fusionnelle et délurée, malgré les mises en garde du meilleur ami (Adam Driver) pour Wallace et de la sœur (Megan Park) pour Chantry.

    Dynamisé par la talentueuse Zoe Kazan et des personnages secondaires originaux (Adam Driver de Girls que l’on aura le plaisir de voir plus souvent au cinéma – notamment dans le prochain Star Wars), cette comédie romantique affiche clairement le désir de s’inscrire dans la lignée des grandes comédies romantiques telles que celles de Rob Reiner (The Princess Bride, Quand Harry rencontre Sally) auxquelles What if fait plusieurs fois référence. Michael Dowse a-t-il réussi à se hisser aux côtés de son modèle ? Malheureusement non, car la dramaturgie propre à la comédie romantique n’est pas assez solide.

    Wallace qui tombe amoureux de Chantry, déjà en couple, cela représente en effet un conflit suffisant pour enclencher l’histoire et l’identification (l’amitié homme-femme existe-t-elle vraiment ?). Mais qu’en est-il de l’obstacle ? Ben (Rafe Spall), le petit ami de Chantry, n’a que très peu d’atouts (avocat pour les Nations Unies, ce n’est pas ça qui fait rêver quand même ?) et on doute trop tôt (beaucoup trop tôt) du bienfondé de ce couple qui devrait pourtant être tout-puissant afin de donner au héros l’envie de se battre (et nous à ses côtés, les poings serrés, le cœur battant, chuchotant comme un mantra que l’amour vaincra !). L’obstacle un peu faiblard est alors colmaté par une bonne couche de morale (l’adultère, c’est mal) pour expliquer la passivité un peu irritante de Wallace (mais embrasse-là voyons !). Du coup, le film finit par traîner un peu en longueur car on se doute bien que Daniel Radcliffe, malgré sa barbe de bébé et ses chemises de collégien, a de grandes chances de conquérir l’amie de sa vie.

    L’on notera tout de même la qualité de la bande originale composée par AC Newman, leader du groupe the New Pornographers, et des illustrations de Chantry (de l’artiste Evan B. Harris) qui saupoudrent le film de poésie. Finalement, ce qu’on gardera de What if, à défaut d’entrer dans le palmarès des comédies romantiques cultes, c’est l’esthétique éminemment “twee” qui nous rappelle qu’il s’agit bien d’un film 2014, et que depuis vingt-cinq années, on a tous intégré que quand Harry rencontre Sally, l’amitié se transforme toujours… en amour.

    Emilie Sakai
    Emilie Sakai
    Journaliste du Suricate Magazine

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