Pour sa première exposition monographique l’artiste Irène Weingarthner s’installe à la galerie Esther Verhaeghe / Art Concepts avec Englanted Quantrums. Il est admis que l’artiste met beaucoup de lui dans ses œuvres, avec les siennes, Irène Weingartner affine cette démarche (scientifique presque) en faisant de son corps un sismographe subjectif et honnête qui capte ses sensations intérieures vécues.
Le corps comme inspiration
À l’écoute de son corps, Irène Weingartner pose sur le papier des points et des traits qui vont cartographier une vie sensorielle captée à un instant T. Cette vie, sensations intérieures ou extérieures, l’artiste nous l’offre à voir puis la décline, en structures 3D, en ombres, en trames de papier soigneusement découpées. Elle fait surtout de ces expressions de l’invisible, ces expressions abstraites des éléments concrets tels que des constellations, des structures architecturales ou encore des paysages qui invitent à la contemplation, voire la méditation.
Entre Art et science
Art et science sont le plus souvent opposés, l’un tendant vers l’éther et l’émotionnel, l’autre tendant vers le concret et le rationnel. Cette opposition pourtant n’a pas été de tout temps. Pour exemple simple et connu, Léonard De Vinci qui s’est démarqué dans les arts et les sciences sans que ces deux domaines ne soient diamétralement séparés, mais bien plutôt étroitement intriqués.
Sans chercher à faire « comme », Irène Weingartner souhaite un retour à ce couple art-science pour nous amener à voir et comprendre les choses autrement, sous le prisme d’une vision moins cloisonnée, cherchant plus les ressemblances et accointances que les différences.
L’infiniment petit et la dépendance
Le quanta, en physique, est la plus petite mesure indivisible, c’est lui qui a donné son nom à la physique quantique. Vous savez, cette physique qui parle de l’infiniment petit, d’intrication et d’onde corpusculaire ? Est-ce que la plus petite mesure indivisible de l’humain, ne serait-elle pas sa propre sensation, sa propre perception de lui-même ? Et en partant de cette notion d’intrication, disant que deux particules sont dépendantes l’une de l’autre même à des années-lumière de distance, est-ce que dire que nous somme tous physiquement liés serait une absurdité artistique ?
Voilà quelques questions qui jaillissent quand nous visitons l’exposition et sans nul doute que d’autres viendront à tout un chacun. Entangled quantums, c’est dire beaucoup avec peu et cela fait du bien.
- Ou ? : Esther Verhaeghe / Arts concepts, 3 avenue Guillaume Macau, 1050 Ixelles
- Quand? : du 1er février au 22 mars 2023
- Combien? : Gratuit